Une foire pour divers produits artisanaux est organisée à la galerie de l’Information de Tunis pour exposer des articles de broderie, crochet, tissage, art culinaire, objets de décoration, et bijoux.
La matinée s’annone bien animée à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis où le public afflue à la galerie de l’Information, lieu de la foire artisanale de Tunis. On a choisi, sur une grande partie de l’espace, d’exposer des produits typiquement tunisiens. «Les exposants viennent de tous les gouvernorats. Ils exposent et vendent leurs produits aux visiteurs, mais ils ont surtout l’opportunité de se faire connaître», nous déclare une commerçante vêtue, elle-même, d’un habit traditionnel.
Dans un stand, des bijoux et des objets de décoration traditionnelle sont exposés. On y trouve des colliers et des bagues ornées d’ambre, de cuivre et d’argent fabriqués avec goût. «Ces objets, comme la main de Fatma et le poisson porte-chance, comportent des motifs typiquement tunisiens. Fabriquer un collier nécessite au moins une semaine et les prix ne sont pas très élevés, variant entre 10 d et 40 d», explique Khaoula, 27 ans.
Motifs berbères
A quelques mètres de là, dans un autre étal, se présentent à la curiosité du passant des articles de poterie comme ces vases de tous les formats, motifs et couleurs. Façonnés à la main avec précision, explique l’artisan, ces objets fabriqués avec des matières premières naturelles, mettent au moins trois jours à sécher. Leurs prix varient entre 12 et 60 dinars.
Le visiteur peut apprécier également des tapis de dimensions diverses, des plaids, des foulards colorés brodés à la main, ce qui leur confère une beauté exceptionnelle. L’une des vendeuses de tapis à motifs berbères explique : «Cet héritage d’un savoir-faire artisanal risque de disparaître si des mesures de sauvetage ne sont pas prises». A noter que la foire a commencé lundi dernier et se poursuivra jusqu’à samedi prochain.
Les visiteurs peuvent également admirer des articles de cuisine de l’artisanat comme des bols, des marmites et autres qui pourraient servir comme ustensiles ou objets de décoration. Henda, 28 ans, diplômée en bio technologie, nous donne une idée sur les prix des articles exposés dont «le barnous» long vendu à 230 d. Quant au «barnous» court, il est proposé à 150 d et les robes de soie à 100 d alors que les foulards sont écoulés à 30 d.
Mettre en valeur notre artisanat
La jebba féminine, le caftan et la mélia ont été mis à l’honneur. Des guides présentant des idées innovantes ont été mis à la disposition des visiteurs qui demandent des renseignements. L’objectif essentiel de cette foire est de mettre en valeur l’artisanat tunisien. Les passants, curieux de découvrir les nouvelles créations de ces femmes venues de toutes les régions pour montrer leur savoir-faire artisanal, ont été enchantés par la diversité et la richesse des articles exposés : de la poterie, de la broderie, des objets de décoration en bois et même des ustensiles en cuivre. Des tapis, des descentes de lit, des draps tissés à la main sont également proposés.
Sondès, accompagnée de l’une de ses amies, a l’intention d’acheter des tapis traditionnels tissés à la main. Elle a trouvé exactement ce qu’elle cherchait, de plus à des prix cassés. Heureuse de ses achats, elle estime que c’est une occasion pour relooker sa maison avec un bon article traditionnel avec une touche moderne. Un commerçant d’habits traditionnels ajoute que le métier de l’artisanat a été frappé de plein fouet après la crise du coronavirus.
Il faudrait que l’apprentissage de ce métier d’artisanat soit intégré dans les programmes de la formation professionnelle et pas seulement à l’Office national de l’artisanat pour ne pas perdre de sa valeur. L’artisanat, véritable mémoire du patrimoine ancestral, mérite donc un soutien important de la part des autorités publiques pour le valoriser à large échelle.