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L’entreprise autrement | C’est l’action globale qui manque le plus (II)

Par Foued ALLANI


Une véritable tempête s’est déchaînée, à caractère économique et social. C’est ce que  le pays est, aujourd’hui, en train  de subir. La  plupart des secteurs économiques, les fonctions sociales et celles relatives à la culture sont, en effet, en pleine crise, sur fond de conflits politiques et socioéconomiques très déstabilisants.

Le stress dont est victime le pays, depuis plusieurs années, s’est nettement amplifié ces derniers mois avec pour, entre autres, origines une inquiétante accumulation de problèmes, de contradictions et de déceptions, auxquels est  venu s’ajouter l’impact catastrophique de la pandémie «coronarienne» qui, en plus, annonce un retour en force qui sera très douloureux sur tous les plans.

Cette dernière a eu,  pour autres conséquences,  l’accélération de la destruction de l’appareil national de production, y compris ses rouages consacrés à la production des connaissances et des compétences, et l’aggravation de la pauvreté, du chômage, de  la marginalisation de certaines catégories sociales, de la violence et de bien d’autres fléaux.

Pire, de mauvaises attitudes et de néfastes habitudes se sont ancrées ou apparues au sein de la société, telles que, la propension à l’anarchie, y compris la faiblesse ou le manque de confiance en les pouvoirs publics,  la faiblesse ou l’absence de la notion de planification aussi bien chez les particuliers que chez bon nombre d’organismes et d’institutions, un étatisme de plus en plus lourd et une mentalité administrative qui gangrène tous les secteurs, y compris le privé et la société civile.

Cela sans oublier des attitudes et des habitudes, telles que la faiblesse inquiétante du sentiment d’appartenance au pays et son corollaire : le désir ardent de le quitter, de s’accrocher ou de viser le salariat et de préférence le fonctionnariat, l’investissement dans les secteurs liés à la consommation des biens de base, etc.

N’oublions pas aussi le fait que le pays a entamé une mue qui risquerait d’avoir, pour issue fatale, l’installation de l’apathie et de l’inaction au sein de la plupart des catégories sociales. Deux graves pathologies qui viendraient s’ajouter à d’autres non moins graves, telles que l’incivisme, l’individualisme, l’attentisme, le je-m’en-foutisme et bien d’autres.

Situation instable qui  aurait  pour, entre autres, conséquences, l’aggravation de la dépendance du pays dans tous les domaines, surtout ceux intimement liés à sa souveraineté dans son champ le plus vaste, y compris celle d’ordre culturel, que l’on a tendance à trop négliger.

Ainsi et avec l’accumulation des problèmes et l’assombrissement plus qu’inquiétant des horizons, le pays tout entier semble aller à vau-l’eau. Une situation rendue encore plus dramatique par l’absence quasi totale d’idées et de grands projets innovants et fédérateurs et de leaders, politiques, sociaux, spirituels, sportifs, et autres, avec en plus la régression inquiétante de l’innovation culturelle.   

Ajoutons à cela la crise à multiples visages qui secoue les trois pouvoirs politiques, l’environnement international immédiat, instable, à risques et même dangereux, l’immixtion flagrante de certains pays étrangers dans nos affaires, l’essoufflement d’une société civile asphyxiée par le manque de moyens humains et financiers et le tableau national devient nettement plus sombre. 

Et comme nous l’avons dit dans notre précédente chronique, le gouvernement qui vient d’entamer sa mission en reprenant les réflexes archaïques de ses prédécesseurs, que nous avons résumés grâce à l’image de l’élève moyen appelé au tableau par un enseignant tyrannique en présence d’une classe en effervescence.

Or, en pleine tempête, tout l’équipage doit monter à bord, non pas le commandant et ses proches équipiers seulement. Surtout lorsque le bateau commence à prendre de l’eau. Ce que les acteurs politiques, les plus hauts responsables en tête, ne semblent pas assimiler. L’on continue de gérer les affaires comme si nous sommes en train de traverser de petites crises conjoncturelles.

Comme nous n’avons cessé de le rappeler, la mobilisation générale et généralisée, autour d’un commandement unifié, doté d’un plan de sauvetage comme en  temps de guerre, demeure la seule solution pour éviter le naufrage du pays         

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