Gloire, notoriété, popularité, passion, prestige, ce club, authentique phénomène de société, fête un centenaire dans l’attente de jours meilleurs. Son peuple est toujours son point le plus fort. La fête peut commencer.
Le 4 octobre n’est pas un jour ordinaire dans la vie des Clubistes. C’est l’anniversaire de ce grand et prestigieux club connu dans le monde entier. Et aujourd’hui, le club de Bab Jedid fête ses cent ans. Il les fête dans un contexte des plus hostiles : corona, dettes, litiges, guerres fratricides et des coulisses chaudes comme d’habitude. N’empêche, c’est un moment spécial, bien savouré pour tout Clubiste. Et même s’il n’y a pas de titres, même si les mauvaises nouvelles, les menaces, les crises se font plus sentir que les succès et les consécrations, le centenaire est bien perçu par le peuple clubiste. Au-delà des dirigeants, de ce qu’ils commettent comme « bourdes », au-delà de tout ce qui gravite autour du club, l’important est de vivre un moment unique. Plus de 100 ans d’existence, plus de 100 ans de gloire, de militantisme pour ce pur phénomène de société qui traverse le temps et l’espace. Il n’y a qu’à voir ce que les Clubistes ont préparé avec leurs moyens pour fêter la fatidique date du 4 octobre. Une vraie folie que seuls les Clubistes connaissent. Que seuls les Clubistes passionnés et confirmés savent percevoir. Comment, en quelques lignes, raconter les 100 ans du CA ? C’est si difficile de tout dire, de tout retracer. De 1920 jusqu’à aujourd’hui, des dirigeants, des entraîneurs, des joueurs, tous sports confondus, des supporteurs ont défilé sur l’estrade avec des moments de bonheur, des émotions fortes, des crises graves, mais pendant 100 ans, ce monument tunisien aura survécu à tout. Il aura marqué l’histoire du sport tunisien avec une si longue liste de champions et de championnes, et des services nobles rendus à ce pays tels que les autres clubs. On ne va pas les nommer, ce ne sera pas possible de citer tout le monde sur ces 100 ans d’existence. Autant de champions et des grands messieurs et dames ont servi ce CA et diffusé une image noble et remarquable, autant de « petits » ont pu s’infiltrer et se faire des noms et de l’argent sur le dos du club. Mais alors qu’est-ce qui explique ce phénomène de popularité grandissante malgré des titres pas successifs et des échecs cuisants en Afrique pour le football ? C’est une équation insoluble, quelque chose qui n’obéit à aucune logique si ce n’est la passion. Le code génétique clubiste spécial qui va au-delà des facteurs explicatifs rationnels. Les gens aiment profondément ce CA partout dans le monde et ce sont des jeunes qui n’ont pas vu le CA triompher beaucoup en championnat qui plongent en grand nombre dans cet amour. Quelque chose d’unique. Et quand ce CA était presque plié et à genoux, ce sont ses supporteurs et non ses petits et infidèles mécènes et ex-présidents (sortis par la petite porte, faute de générosité et de gratitude) qui l’ont sauvé avec 7 millions de dinars payés cash. Un geste qui a fait le tour du monde et qui a prouvé que le phénomène CA fait partie des questions sociales qu’il faudra étudier en profondeur.
Et l’avenir ?
100 ans de vie, ce n’est pas peu. Pour un club populaire, que peut-on projeter comme attentes pour l’avenir ? Sûrement une reprise en main et une opération réforme qui touche l’aspect gestion du club. Contrairement à d’autres clubs tunisiens, le CA a un extraordinaire potentiel de dirigeants, de bailleurs de fonds, de gens éclairés, de compétences techniques dans tous les sports, mais paradoxalement, ça ne se traduit pas par un projet fiable à long terme. Il y a tellement de dissidences, de conflits personnes, d’ego, de mauvaise foi chez les décideurs, qu’à chaque fois le CA perd en pertinence de gestion et se fait dépasser par ses rivaux. En Afrique, le CA n’a plus un poids quelconque après tous ces échecs aux premiers tours, et même en Tunisie, son infrastructure, sa structure technique, sa communication, sa gestion financière, la commercialisation de son image, tout cela est à revoir. Un grand club qui tend les mains vers son deuxième siècle d’existence aura du mal à résister davantage si les choses ne changent pas. L’amour du public, l’envie fracassante, la fidélité, tout cela est bon, mais nullement suffisant pour rester sur le piédestal de la gloire. Aujourd’hui, ce magnifique peuple clubiste prend son courage à deux mains et fête avec le cœur et l’instinct ce grand rendez-vous. Il n’attend rien en retour, tout ce qu’il fait, il le fait par amour, par abnégation, par forte conviction. Ce CA continuera encore d’émerveiller ceux qui s’y intéressent. On peut l’aimer, on peut ne pas l’aimer, mais dans tous les cas on est admiratif et respectueux de l’élan clubiste qui touche tout. Alors, bon anniversaire grand CA !
Mah20 et Denguir Mahmoud
4 octobre 2020 à 20:12
Effectivement,l on doit se poser et regarder dans le rétroviseur….pour apprécier à sa juste valeur le parcours de ce club parti de rien et qui a été porté aux sommets par l amour profond et indéfectible que lui prodiguaient les pères fondateurs et les pionniers de la première heure.Et je cite pour l exemple mon défunt père,ancien secrétaire général du club africain,formateur et dirigeant obsédé par la réussite du club africain,et non pas par les menus avantages et retombées pécuniaires que sa fonction générait .A l époque,je peux témoigner que ma propre mère,aujourd’hui hui décédée également aidée de ses petites sœurs lavaient ,rapiéçaient et repassaient les tenues des joueurs qui devaient tenir une saison ou plus,tellement les moyens du club étaient limités !le domicile familial,situé à bab djedid et jouxtant immédiatement la clinique Ayari,,servait également de point de chute aux joueurs recrutés au fin fond du pays,en attendant une domiciliation stable…et ces recrutements s opéraient parfois dans des conditions rocambolesques et surréalistes ,presque des kidnappings,tant la concurrence des autres clubs étaient vivaces et tant la résistance et la volonté de rétention des équipes locales d origine étaient rudes; parfois le village ou la cité tout entière se retrouvait en émoi et manifestait son opposition et sa désapprobation a l « enlèvement « de son joueur,en encerclant ,de façon pacifique mais pressante,les délégués recruteurs,causant à mon petit être de 10ans les plus grandes frayeurs de sa vie……et ces épisodes se déroulaient la plus part du temps les dimanches,jours de congé administratif totalement consacrés au service du club….les autres jours de la semaine,on supervisait l entraînement des jeunes et à l occasion de belles prestations,je revoie le partenel puisait dans sa poches,distribuant quelques menues monnaies pour l achat de sansdiwich,ou pour payer un ticket de TGM et donc une escapade aux plages de la goulette ou de khereddine ….et oui ce fut cela le club africain,de l attention,de l amour,de la disponibilité ,du tourment qui amenèrent ce petit club de quartier aux consécrations que l on sait à partir des années 60,soit à peine 40 ans après sa création..
puisse l exemple du paternel ,feu azzouz Denguir,à qui je profite pour rendre hommage,à lui et à bien d autres ,trop nombreux à nommer,puisse donc cet exemple inspirer les jeunes cadres candidats à la gestion du club africain en lieux et place des rapaces et vautours qui se sont succédés pour diriger le club ces dernières années ,aveuglés par l appât du gain et les intérêts de tout ordre …vive le club africain,école de sport et de vie,école d amour et de citoyenneté ….