Accueil Sport La JSK fête ses 78 ans: Joyeux anniversaire les Aghlabides !

La JSK fête ses 78 ans: Joyeux anniversaire les Aghlabides !

Un club glorieux qui a beaucoup donné au sport tunisien, mais qui se trouve, hélas, en pleine tourmente.

Il est temps de se ressaisir.

A Kairouan, l’amertume et la consternation dues à la relégation (le recours de l’affaire du CAB n’a pas de chance d’aboutir), ne font pas oublier aux supporteurs que leur club tant aimé fête ses 78 ans. C’est dire combien la JSK, club fanion de la prestigieuse Ville de Kairouan, a joué pendant cette longue période, un rôle sportif, mais aussi socioculturel. Qui dit JSK, dit tout de suite un club connu pour enfanter de grands joueurs grâce à une sacrée politique de formation dans tous les sports, essentiellement le football. C’est que cette ville a toujours enfanté des férus de foot, et, plus tard, de hand et de basket. Après de loyaux services à la JSK, plein de joueurs ont fait le bonheur d’autres clubs tunisiens. Cette relégation en Ligue 2, c’est parce que la JSK a perdu une valeur fondamentale dans sa politique : l’entretien et le foisonnement des talents de la ville et des agglomérations. Qui dit JSK, dit tout de suite ce fabuleux et inoubliable titre de champion conquis en 1977. Un titre dont on parle jusqu’à aujourd’hui, tellement la JSK a marqué le championnat de son empreinte cette époque. Khemaïs Laabidi, Ouada, Jabbès, Trabelsi, Chamkhi, Seriati, Chehaïbi, Sbouaï, Boucharbia, sous la conduite de Dragan, ont émerveillé tous ceux qui les ont vus jouer. Cette génération dorée n’aura pu enchaîner avec d’autres titres, mais aura été régulière et parmi les clubs du haut du tableau. Une autre génération, non moins talentueuse, mais malchanceuse et dénuée de moyens, a pris la relève et épaté les puristes. C’est la génération de Khelil, Houarbi, Gomri, Chriti, Tayech, Zouhour, Denden, Bargou et les frères Chraïet. Ils ont surclassé tous les grands du championnat, mais il leur a manqué quelque chose pour remporter un titre. La JSK aura produit une troisième et dernière génération de grands, celle entraînée par Khemaïs Laabidi de 92 à 95 et à qui on a joué un mauvais tour, lors de la saison 92-93, alors qu’elle était la meilleure équipe du championnat. Abouda, Ben Khedher, Denden, Khouaja, Mehdouani, Rafraf et aussi le jeune Badra, ainsi que le vétéran Okbi ont marqué leur époque avec une finale perdue en 96 face à l’ESS. Et après ? C’était une longue traversée du désert avec une relégation qui a handicapé l’équipe. Le retour en 2009 n’a pas permis à l’équipe de redevenir celle qui joue dans la cour des favoris. Ce qui s’est passé cette saison n’est pas un accident de parcours, c’est le fruit d’un long processus de défaillances de gestion, de mauvais castings et de guerres à couteaux tirés entre les enfants du club. Le public, aussi fidèle qu’il est, reste aussi un facteur de blocage : énormément de clivages, tant de divisions pour un public qui a beaucoup changé. Ce qui a fait la force de la JSK étaient ses dirigeants. Une pensée alors au grand et unique Hamda Lâaouani, président du club lors de la saison de la consécration en championnat. C’était une icône à Kairouan et, malheureusement, cette école qu’il a bâtie n’aura pas fait long bail.

Le basket et le hand aussi

La JSK, c’est également une pépinière en hand, surtout dans les années 80. Un joueur comme Hafedh Zouabi est le pur produit de Kairouan, de même que le grand Sayed Ayari. L’équipe de handball n’est plus le maillon fort du club pour des raisons financières et surtout de mauvais suivi. Parlons du basket, un sport qui a fleuri et connu de grands jours début des années 2000. L’épopée de la JSK a été écrite par les frères Kechrid, Selimene, Bouden, le talentueux Ainiou et Maoua sous la conduite de Adel Tlatli qui a su créer la bonne osmose dans ce groupe pétri de talent. Trois titres de champion de suite, une coupe et une autre en 2005 avant de fléchir et de se plier devant les offres des clubs acheteurs. Le basket est aujourd’hui un culte à Kairouan. Malheureusement et après avoir entretenu 5 joueurs prometteurs, la JSK a encore une fois perdu ses talents sous la menace des alléchantes tentations des autres clubs.

Peut-être que le présent du club n’est pas si prometteur pour l’avenir, mais son passé est si glorieux, son identité est si ancrée dans le sport tunisien. Il est temps de se ressaisir, et cela, il lui faut de grands dirigeants et des bailleurs de fonds. La JSK restera toujours un grand club du sport tunisien. Cet anniversaire ne vient pas en un si bon moment, mais c’est un anniversaire à fêter en fin de compte. L’essentiel est de rebondir.

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Charger plus par Rafik EL HERGUEM
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