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Perspectives | Peut-on intégrer le secteur informel ?

Un projet de loi relatif à l’intégration du secteur informel dans le secteur formel est en cours de préparation. Au cas où il serait approuvé par l’Assemblée des représentants du peuple, un tel texte de loi pourrait avoir plusieurs avantages pour les pouvoirs publics, mais aussi pour les personnes opérant dans le secteur informel qui a faussé, des années durant, les règles de la concurrence loyale. En effet, plusieurs chefs d’entreprise, qui ont pignon sur rue, ont exprimé plus d’une fois leur désapprobation du commerce parallèle qui a eu des impacts négatifs sur leur activité. D’autant plus que les opérateurs du  commerce parallèle n’ont pas beaucoup de charges à payer et surtout pas les impôts.

Même les travailleurs dans ce commerce ne sont pas couverts par la sécurité sociale et perçoivent un salaire modique en contrepartie d’un effort physique important déployé sur toute la journée. A la faveur de l’intégration du secteur informel dans le secteur organisé, l’Etat va, d’abord, améliorer ses revenus, puisque les opérateurs du secteur parallèle seront tenus de s’acquitter régulièrement de leur devoir fiscal. La Caisse de sécurité sociale, qui souffre d’un déficit chronique, va bénéficier, elle aussi, de nouveaux clients, après l’inscription des travailleurs dans le régime légal de la sécurité sociale.

Ainsi ces opérateurs seront mis sur un pied d’égalité avec les chefs d’entreprise opérant dans le secteur organisé. Les emplois créés seront pérennisés et reconnus par les pouvoirs publics. Cette organisation du commerce et de l’industrie aura un effet positif et permettra à tous les opérateurs économiques de respecter la réglementation en vigueur. Les commerçants dans le secteur parallèle commercialisent souvent des produits fabriqués hors de nos frontières et notamment dans les pays asiatiques et sont vendus à prix défiant toute concurrence. La transition de ces produits se fait souvent au niveau des frontières tuniso-libyennes.

Il suffit que ces frontières soient fermées quelques heures pour une raison ou une autre – comme ce fut le cas récemment – pour que les commerçants informels se mettent dans tous leurs états, exigeant des pouvoirs publics tunisiens de prendre les dispositions qui s’imposent en vue de rouvrir les frontières. Autant dire que le commerce parallèle fait vivre un nombre impressionnant de familles qui se caractérisent par leur pauvreté. Ceux qui gagnent le plus dans ce commerce, ce sont les contrebandiers qui utilisent des moyens développés pour détourner l’attention des douaniers. Il s’agit de savoir, maintenant, si ces opérateurs contestés sont prêts à adhérer au commerce organisé après la promulgation de la loi.

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