
Le nouveau projet de loi des finances et du budget de l’Etat 2021 se projette vers le futur, sans doute incertain. Certes, le tableau devrait s’assombrir au vu de l’incertitude qui plane partout dans le monde, et de la vitalité d’un virus qui devient de plus en plus virulent.
Peut-on ainsi espérer que toutes les parties prenantes, majorité et opposition, pouvoirs publics, acteurs économiques et sociaux, — soucieux de leur devenir et jaloux de celui de notre pays —, prennent conscience que le virage sera très serré, et pour tenir le coup des vagues géantes de la crise économique, le jeu nécessitera un esprit collectif et harmonieux, une vision cohérente, et beaucoup d’agilité et de résilience.
Par ailleurs, et comme l’a annoncé Ali Kooli, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Investissement, il faut « rétablir la crédibilité de l’Etat en honorant ses engagements et limiter ses dépenses à celles nécessaires, c’est l’orientation retenue par le gouvernement pour le reste de l’année 2020 ».
Aujourd’hui, on est loin de vivre les prémices d’une période porteuse d’espoir, d’enthousiasme et de changement. Bien au contraire, le citoyen n’a cessé d’exprimer son mécontentement et sa frustration quant à la situation socioéconomique alarmante et critique qui s’aggrave de plus en plus.
Il est temps d’adopter indéniablement un nouveau modèle de développement mieux adapté aux évolutions, en fixant des mesures concrètes pour réaliser les priorités économiques et sociales, en établissant une nouvelle approche centrée sur les citoyens, leurs besoins, leurs attentes afin de réduire les disparités et les inégalités existantes, et instaurer la justice sociale et territoriale.
Dans ce sens, il faudrait entamer l’exécution, tant attendue, des réformes profondes engagées depuis des années, quoiqu’il reste encore beaucoup à faire pour pallier dans l’urgence cette situation inquiétante, en exigeant de l’ensemble des acteurs sociaux, économiques et politiciens un sursaut national pour sortir le pays de la crise économique et sociale actuelle.
Il est urgent d’activer tous les grands chantiers des réformes économiques et assainir l’économie pour résoudre les problèmes structurels qu’on traîne depuis de longues années.
La gangrène est bien profonde et le traitement doit être conséquent pour arrêter les dégâts. Il faut repenser à un nouveau modèle social avant tout et se préparer à une nouvelle étape — avec de nouveaux moyens et de nouvelles compétences —, qui abonde en enjeux et en défis autant internes qu’externes.
Il est évidemment illusoire de penser que les choses vont changer de sitôt. Mais on ne cesse tout de même d’appeler à la réalisation d’un nouveau modèle de développement économique qui puisse assurer une croissance inclusive, solidaire et durable garantissant l’égalité des chances aux citoyens.