La non-convocation de Boughanmi et Bacha a mis le feu aux poudres.
Qu’on se le dise : Sami Saïdi est mal parti dans sa première et tant rêvée expérience à la tête du sept national. Les anti-alarmistes se justifieraient en prétendant que, dans toute entreprise, les débuts sont difficiles. Mais là, le départ est totalement lamentable. En effet, depuis son intronisation, il y a moins d’un trimestre, le successeur de Toni Gerona n’a pas été épargné par les aléas:
impossibilité de dénicher un sparring-partner pour les tests d’application de la sélection, report forcé d’un stage à cause du coronavirus, trois cas de contamination dans les rangs de nos internationaux, manque de compétition prolongé des joueurs en raison du report continu du coup d’envoi de la nouvelle saison et, pour clore ce tableau funeste, indisponibilité de quelques pros (soit pour blessure, soit par obligation de confinement dans les pays où ils exercent). Avouons que c’est vraiment trop pour un début de mandat. Sans doute, aucun entraîneur ne souhaiterait être à la place de Sami Saïdi.
Malchance ? Fatalité ? Ou les deux à la fois ?
Cible d’attaques !
Un malheur n’arrivant jamais seul, le nouveau sélectionneur ne semble pas pour autant au bout de ses peines, puisqu’il est, ces jours-ci, la cible d’attaques en règle sur les réseaux sociaux.Là où la campagne anti-Sami est devenue si fulgurante qu’elle a pris l’allure d’un tsunami ! C’est que ceux qui tirent à boulets rouges sur sa personne lui reprochent des choix qu’ils qualifient d’inexplicables et aberrants. Cela va du maintien de sa confiance en des joueurs en chômage, en passant par la non-convocation d’autres jugés à cent pour cent sélectionnables. Mais, c’est son obstination à refuser le rappel de Oussama Boughanmi et Rafik Bacha, il est vrai deux éléments de base dans le dispositif du sept national, qui a mis le feu aux poudres et, par la suite, l’huile sur le feu. Bien évidemment, on n’ira pas jusqu’à adopter les accusations de régionalisme et de narcissisme dont il continue de faire l’objet sur Facebook. Mais, franchement, il faut reconnaître que le sélectionneur national n’est pas au-dessus de tout reproche, dans la mesure où il a effectivement lésé des joueurs (Boughanmi,Alouini, Bacha, Bhar, Hachicha, Ben Ghanem, Idrissi…), et en a «gâté» d’autres qui ne méritent pas d’être convoqués pour le moment, soit pour inactivité, tels que Zaïed, Maâref et Sanai, soit pour méforme (Rzig, Soussi, Dermoul, Hosni…). Dès lors, on est en droit de s’interroger sur les réelles intentions du sélectionneur national. A quoi joue-t-il ? Par quoi expliquer la persistance de tous ces points noirs ? A-t-il ses raisons que la raison ignore ?
Jusque-là en tout cas, Sami Saïdi est imperturbable, de marbre, en balançant ,à chacune de ses très rares apparitions médiatiques, la sempiternelle rengaine, à savoir qu’il est encore à ses débuts de familiarisation avec le groupe et que la porte de la sélection est toujours ouverte aux plus méritants. Encore une fois, et n’en déplaise à ses détracteurs, faisons-lui confiance.