Après avoir annoncé ouvertement et sans nuance aucune qu’il pourrait appliquer l’article 21 pour dissoudre éventuellement le bureau fédéral, Kamel Deguiche, ministre des Sports, présent sur les ondes d’Express FM, a fait une remarquable et intrigante marche arrière pour nier catégoriquement son intention d’appliquer cet article 21. Mieux, il s’est dit hostile à l’article en question qui date de 1995. Pour le ministre, ce n’est pas la solution, et quand il évoquait cela à l’ARP, c’était, selon lui, pour répondre à une question d’un député.
Pourquoi ce revirement qui témoigne d’une position inconfortable du ministre par rapport au président de la FTF, Wadï El Jary ? Cela a-t-il une relation avec la fameuse correspondance de la Fifa qui menacerait la FTF de sanctions? C’est que jusqu’à maintenant, nous n’avons pas eu connaissance de cette correspondance. Il semblerait bien que la Fifa s’est opposée vivement à toute intervention du ministère des Sports dans le cas du CSChebba. Il n’y a pas d’autres explications à la déclaration du ministre. Ainsi, il met la FTF, par son attitude, dans une position de force, alors que les lois et la «raison d’Etat» lui permettent d’intervenir à travers des textes que le bureau fédéral doit accepter qu’il le veuille ou non. On ne comprend pas cette marche arrière de la part du ministre qui n’a pas vu juste au niveau de sa communication. La Fifa n’a aucun pouvoir sur notre Etat, sur nos textes qui régissent toutes les associations et les organismes sportifs. En donnant l’impression que le ministère «cède» devant la FTF (qui dépend hiérarchiquement de lui), le ministre des Sports a mal vu la question et donne au bureau fédéral une chance en or de prendre le dessus encore et de rester un «Etat dans l’Etat».
Et quand il a parle de l’épisode Bouchamaoui-El Jarry, il s’est encore une fois enfoncé en disant qu’il n’était pas au courant de ce duel pour les élections de la CAF en recevant Bouchamaoui et en lui apportant son soutien (le compte rendu de la visite a été supprimé de la page facebook du ministère). Encore une fois, c’est complètement raté. Un ministre devrait être au courant de cette affaire qui date depuis des mois et qui a été abordée par tous les médias. Comment prendre position en faveur d’un candidat et dire par la suite qu’on n’était pas au courant ?
En tout cas, une pareille marche arrière a de mauvais effets sur l’image et la crédibilité de ce ministère qui s’enlise et qui perd de son autorité sur ses fédérations.