
A la FTF, on préfère parler la langue des chiffres en criant haut et fort que la Tunisie a battu un nouveau record : une 15e qualification consécutive à une phase finale d’une Coupe d’Afrique des Nations. Sur le terrain, l’équipe de Tunisie s’est fait rattraper au score
par le 134e mondial suite à une erreur défensive de débutant.
Mardi soir et neuf minutes à peine après avoir publié une dépêche sur sa page officielle pour annoncer le résultat nul du match Tanzanie-Tunisie (1-1), la FTF a publié une deuxième dépêche avec pour titre : « Une 15ème qualification consécutive : un nouveau record pour la sélection nationale ».
Cette deuxième dépêche a fait l’éloge d’une sélection nationale peu convaincante, si ce n’est décevante, insistant sur le record des 15 qualifications de suite sur lequel veulent insister les responsables de l’instance fédérale : « La sélection nationale n’a raté aucune participation à une phase finale de la CAN depuis l’édition de 1994 », peut-on lire dans cette dépêche dont la chute rappelle avec insistance : « Ainsi, notre sélection nationale devient la première à se qualifier 15 fois de suite ».
Bref, les dirigeants de la FTF préfèrent parler le langage des chiffres. Un langage qui les arrange pour pallier l’échec quantitatif et qualitatif. Car, sur le terrain, il s’agit bel et bien d’un échec en termes de prestation et de qualité du jeu. Quantitativement, l’équipe de Tunisie, 26e au classement Fifa, a gagné un match aller à domicile par le plus petit des scores (1-0) et s’est contenté de tenir en échec la sélection tanzanienne, 134e mondiale. Le pire dans l’histoire est que l’équipe de Tunisie qui menait au score s’est fait rattraper au score à Dar Es Salam.
Une piètre deuxième mi-temps
Marquer tôt et gérer par la suite l’avantage au score en privilégiant la prudence à la prise de risque semble être la stratégie adoptée par Mondher Kebaïer lors de la double confrontation contre la Tanzanie. Au match aller, Youssef Msakni a ouvert le score sur un penalty sévère à la 18’. Au match retour, Seifeddine Khaoui a également ouvert le score assez tôt (11’). Au match aller, la sélection nationale a dominé les débats. Au match retour, la domination s’est poursuivie seulement durant la première mi-temps. Nos internationaux pensaient rester sur leur lancée après la pause, mais, à la surprise générale, l’équipe de Tanzanie est revenue au score grâce au but d’égalisation de Feisal Salum (47’). Un but encaissé à cause d’une erreur défensive de débutant. Il a suffi d’une balle mal dégagée pour que les Tanzaniens en profitent et reviennent dans la partie. Le pire dans l’histoire est que, suite à ce but d’égalisation, les débats sont devenus équilibrés et notre hôte a pu traiter d’égal à égal avec notre sélection nationale.
Côté offensif, les ratages à la pelle se sont poursuivis et pour cause : Mondher Kebaïer insiste à faire titulariser Youssef Msakni et Wahbi Khazri alors que le premier manque terriblement de temps de jeu dans son club et le deuxième est loin d’avoir le niveau pour être convoqué en sélection nationale mais on le retient quand-même. Pire, Mondher Kebaïer tient à titulariser Youssef Mskani au détriment d’autres joueurs, notamment Saâd Bguir et Elyès Jelassi, convoqués pour la double confrontation contre la Tanzanie sans avoir joué une minute.
Autre remarque : pourquoi le sélectionneur national s’obstine-t-il à faire des changements dans le temps additionnel ? Au match aller, il a incorporé Makni et Lamti à la place de Sassi et Khazri dans le temps additionnel (90’+2). Au match retour et au même timing, Ben Slimane et Makni ont remplacé respectivement Ben Amor et Msakni. Non seulement ces changements sont dénués de tout sens, la première convocation de Nabil Makni en sélection nationale n’a pas été vraiment une réussite puisqu’il a eu à peine le temps de toucher le ballon.
Cela dit, le sélectionneur national doit revoir sérieusement sa copie. L’équipe nationale s’est, certes, qualifiée à la phase finale de la Coupe d’Afrique, mais ce n’est pas un exploit dans la mesure où le tirage au sort l’a placé dans un groupe à sa portée.
Quant au fameux record des 15 qualifications de suite à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations que vantent nos responsables fédéraux, nous leur rappelons que depuis la CAN organisée chez nous en 2004 et à l’issue de laquelle nous avons remporté le seul trophée continental que compte notre palmarès, la meilleure prestation qui a suivi est le résultat obtenu lors de l’édition 2019 en Egypte quand nous avons terminé quatrièmes à l’échelle continentale.
Oui, nous nous sommes qualifiés à la prochaine CAN, mais sans plus. Notre onze national n’a pas convaincu face au 134e mondial. C’est ce que nous devons retenir plutôt de cette qualification.