« Bassamat Opéra » à Djerba : Des acteurs à besoins spécifiques en devenir

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Le programme « Bassamat », lancé par le ministère des Affaires culturelles, est toujours opérationnel. « Bassamat Opéra » prend vie à Djerba, grâce au « laboratoire de la volonté pour le théâtre d’intégration » et à l’engagement d’une association qui se consacre aux personnes à besoins spécifiques et qui milite activement à l’échelle locale.   

Une appellation recherchée pour un projet dirigé par le Dr Zouhair Ben Tardayt. Le laboratoire permettra aux enfants et aux adolescents à besoins spécifiques, déficients mentaux ou physiques,  à améliorer leurs acquis, leurs savoirs, à les aider à mieux s’intégrer socialement, à avoir davantage confiance en eux, à faire surgir des dons cachés entre autres, grâce à la scène, à la maîtrise de la parole en public, à l’art scénique libre et ses différentes expressions, aux arts en général : costumes, musique, théâtre, cinéma et projections. Scénographie, lumière… Le projet les mènera à la création et à présenter un travail accompli au final.

Objectifs cruciaux

Les buts sont pourtant clairs et s’adressent à cette population jeune, qui a besoin davantage d’attention et d’assistance. Ainsi, le premier objectif est celui d’encadrer les enfants déficients (ou pas), très tôt pour une meilleure initiation, améliorer leurs capacités à communiquer, les initier à l’expression tout public, à apprendre et à interagir, s’inculquer des techniques théâtrales. L’un des objectifs primaires à moyen terme est de permettre aux enfants-participants de réaliser une pièce de théâtre entière afin de mieux sensibiliser le public aux besoins de cette frange sociale en temps normal souvent mise à l’écart.

Résultats escomptés 

Les enfants finiront par s’intégrer, se familiariser avec les objectifs de ce laboratoire, en prônant culture, arts et création. L’esprit participatif et collectif primera sur la relation directe et classique qui oppose apprenti et enseignant : Interagir, endosser des rôles, découvrir des talents émanant de jeunes créateurs à besoins spécifiques et qui seront en tête d’affiche dans des créations scéniques pour une meilleure mise en valeur, se détacher des textes et s’acquérir l’espace scénique en entier via mouvements et gestuelles diverses pourra se faire en un certain laps de temps. Les formateurs s’inspireront de l’expérience théâtrale italienne de Pierro Gabrielli que le Dr Ben Terdayt voudrait toujours accomplir en Tunisie. Ce docteur a déjà à son actif une expérience théâtrale réussie avec les enfants atteints d’autisme dans la région du May à Djerba : 6 enfants ont pu, en effet, s’exprimer en public via la prononciation et l’interprétation. Un résultat final présenté dans le cadre d’une création théâtrale pour enfants face à un public de parents d’enfants et de curieux issus de différentes nationalités.

Une psychologue pour enfants, une sociologue et d’autres formateurs encadreront pas moins de 6 enfants déficients différemment : non-voyants, autistes, sourds-muets. Ce laboratoire est à ne pas confondre avec le psychodrame qui a une visée thérapeutique : il a été établi afin de dénicher jeunes talents et à les pousser à s’exprimer pendant une expérience d’une durée de trois mois.

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