Exposition photos «Tbarbich» à la maison de l’Image : Éveiller les consciences

Une exposition d’objets et de photographies qui sensibilise à la dégradation de notre écosystème et à la protection de l’environnement a lieu à la Maison de l’image, en collaboration avec l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain et la fondation Heinrich Böll en Tunisie. Une saisissante sélection de photographies a été présentée au public afin de pousser à la réflexion et d’éveiller les consciences sur une urgence universelle alarmante. 

L’exposition est intitulée «Tbarbich», terme tunisien qui se réfère aux «barbéchas», ces personnes «fouineuses», obligées de fouiller dans les déchets quotidiennement à la recherche de bouteilles en plastique recyclables ou autres produits. Les visiteurs sont happés via la photographie dans l’univers dangereux, sale, dur, précaire de ces travailleurs spécialisés en manipulation des déchets. Accrochés, tenaces, déterminés à rassembler cette matière, les images figent ces travailleurs en pleine action, en la maniant.

Cette collecte d’ordures photographiée met hommes, femmes et enfants mal perçus stigmatisés par la société, très peu rémunérés. Les décharges sont leurs terrains de travail au quotidien. Des images, mais également des objets de cette réalité effrayante sont exposés. De quoi secouer les visiteurs. Misérables, marginaux, ils subissent en premier la crise socioéconomique. Leurs droits les plus élémentaires sont bafoués, voire inexistants.

Ces personnes recyclent la matière rassemblée en lui donnant de nouveaux usages. Ils rendent un service noble, indispensable à la nature, à l’environnement, à la société, mais qui passe sous silence. Tantôt spontanés, ou profitant de l’objectif de la caméra pour poser, le message passe : «Tbarbich» est un appel de détresse aux autorités locales étatiques afin de régulariser les conditions de vie de ces travailleurs.

Du 5 décembre 2020 au 5 janvier 2021, «Tbarbich» est en entrée libre à la Maison de l’image. Son commissaire est Amine Landoulsi, photographe professionnel et directeur artistique, et Wassim Ghozlani, photographe professionnel et directeur logistique à la Maison de l’image. Les deux coordinateurs du projet sont Jamie Furniss, chercheur en anthropologie à l’Irmc, et Katharina Grüneisl, doctorante en géographie à l’Université de Durham. Les photographies viennent du monde entier et sont associées à une autre série de photos prises en Tunisie. Les œuvres marient  humour et tristesse, mais se veulent engagées. «La mise en image du rebut», une exposition itinérante qui met en lumière le travail de chercheurs du réseau international SUD (Sociétés Urbaines et Déchets) et d’un concours de photographie en Tunisie rassemblant photographes issus de toutes les régions.

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