Certaines voix s’élèvent pour faire augmenter le budget alloué à l’aide à la production cinématographique, ça pourrait même être la prochaine polémique …Mais qui est le ténor politique qui comprendrait l’importance stratégique du cinéma pour soutenir cette idée ? La denrée est très rare…
La commission d’aide à la production cinématographique doit livrer ses décisions avant la fin du mois de décembre 2020.
Une commission sans ministre de la Culture mais « pas de ministre » fait aussi l’affaire… On parle de 130 projets présentés à la commission d’aide au cinéma cette année…. « Hénorme ! » comme dirait Gustave Flaubert dans ses trouvailles linguistiques cinglantes… 93, l’année dernière, et il faut s’attendre à beaucoup plus l’année prochaine si le ronronnement continue à ce rythme… Force est de croire qu’avec une seule commission par an, les dossiers ont le temps de s’accumuler, vu les nouveaux débouchés dans le monde de la réalisation qui ne cessent d’augmenter. On ne comprend toujours pas pourquoi une seule commission alors que le règlement en prévoit deux.
Mais le problème réside ailleurs lorsqu’on parle d’un nombre de projets cinématographiques qui augmente d’une année à l’autre. C’est celui du montant alloué à ces aides et qui reste médiocre par rapport au nombre de projets. Rappelons que, lors de la dernière campagne présidentielle, Youssef Chahed a parlé de doubler le budget alloué à cette commission, mais depuis rien n’a été fait. Voici que certaines voix s’élèvent aujourd’hui pour demander de nouveau l’augmentation de ce budget. Soit ! Qui dirait non parmi les producteurs et les cinéastes et parmi toutes les « familles » du cinéma réunis ?
Mais il faut croire que la tâche est techniquement difficile parce que cela nécessiterait énormément de temps et de discussion. Reste alors à rectifier la dernière loi de finances. Ça pourrait être faisable si c’est pour voir plus de projets cinématographiques produits. Ça devrait être logique mais nous ne sommes pas dans un gouvernement qui cultive la logique. Car, à tout prendre, cette mission n’incombe pas au chef de l’Etat mais au ministre de la Culture qui n’existe pas et au chef du gouvernement qui, croit-on savoir, a déjà du mal à choisir entre trois noms pour la direction du théâtre national… Ne parlons pas de ministre pour la culture. L’idée est louable mais où sont les hommes d’Etat pour la mettre à exécution ? Or, ce genre de décision se prend lorsqu’il y a une politique culturelle qui mise sur l’image et le fait de ne pas nommer un ministre à la tête de la Culture pourrait être interprété comme un refus de mettre sur pied une politique culturelle avec tout cela entend et sous-entend… Il faut vous le dire comment ?