Dans le but d’améliorer les notes de leurs enfants, certains parents ont recours aux cours particuliers. Ils sont prêts à dépenser une somme faramineuse pour voir leur progéniture réussir leurs études. Ce qui n’est pas le cas pour les élèves issus de familles à revenu modeste.
Les cours particuliers ont la peau dure malgré les mesures prises par le ministère de l’Education pour interdire la tenue de ces cours dans des endroits autres que l’établissement scolaire. En cette période marquée par la propagation du coronavirus, plusieurs familles préfèrent renforcer les connaissances de leurs enfants par des cours particuliers, qui touchent plusieurs disciplines, comme les maths, le français, l’anglais, les sciences physiques et autres. Ces cours sont donnés soit par l’enseignant à l’école, soit par un autre contre monnaies sonnantes et trébuchantes. En fonction de la matière enseignée, le prix peut varier de 30 à 80 dinars pour une heure ou deux heures de travail. L’enseignant peut transformer une salle de son logement (habituellement le salon) en un établissement d’étude, en accueillant un ou plusieurs élèves dont le nombre peut atteindre les quatre.
Les parents ne trouvent aucun inconvénient à envoyer leurs enfants à l’étude en acceptant de payer un montant aussi élevé soit-il. Leur objectif est de voir leur enfant réussir ses études. En général, les élèves qui prennent des cours particuliers sont plus calés et obtiennent des notes satisfaisantes en classe. Le problème est que tous les élèves ne sont pas issus d’une famille aisée financièrement. Ils ne sont donc pas en mesure de prendre part aux cours particuliers. Cela constitue, d’ailleurs, l’une des raisons pour laquelle le ministère de tutelle a interdit ces cours.
Rattraper le temps perdu
Suite à la propagation du coronavirus, les élèves ont été tenus de rester chez eux pendant des semaines. Pour éviter de rater leurs leçons prévues par le programme, les élèves ont été obligés d’acheter des livres parascolaires et des cahiers réservés à ces cours faits à la maison. Malgré l’interdiction de ces cours, et la menace de suspendre l’enseignant fautif de son travail à l’école, la situation est demeurée presque inchangée, dans la mesure où plusieurs enseignants continuent à enseigner dans une école publique et donnent en parallèle des cours particuliers afin d’arrondir leurs fins de mois.
Par contre, les autorités publiques tolèrent les cours particuliers donnés dans l’école et qui sont tenus en fin de journée. Ces cours ne sont pas suivis par tous les élèves de la classe car certains sont plus intéressés par les cours à la maison où l’enseignant fournit un service personnalisé. Or, à l’école, l’enseignant explique la leçon d’une façon générale, n’acceptant pas toujours de répondre à des questions posées par un même élève, car cela prend beaucoup de temps et ne permet pas de passer à une autre étape de l’étude.
Cours à distance
Dans certains pays développés, comme la France, on est passé aux cours à distance. Les élèves peuvent ainsi s’inscrire à ces cours contre paiement mensuel pour bénéficier d’un enseignement parallèle en temps réel avec possibilité de poser des questions autant de fois qu’ils le veulent. En fait, ces cours à distance sont supervisés par des enseignants qui sont totalement indépendants et n’occupent pas un autre métier. La Tunisie a inauguré, elle aussi, ces cours à distance dans certains établissements notamment pendant la période de confinement général. Mais le ministère n’a pas voulu instituer ce type de cours, compte tenu du fait que tous les élèves ne disposent pas d’ordinateurs et ne sont pas tous connectés à Internet. Mais la digitalisation sera sans doute appliquée à l’avenir pour éviter le déplacement fréquent des élèves.
En attendant, les cours particuliers font florès. Si certains enseignants acceptent de donner des cours particuliers chez eux, d’autres peuvent se déplacer chez leurs élèves. Ainsi, il n’est pas possible de contrôler les cours particuliers et sanctionner les enseignants qui les donnent. Car le cadre des cours n’est pas toujours localisé et les élèves peuvent profiter de cette situation pour améliorer leur niveau et occuper les premières places sur la liste de classement des meilleurs élèves.
Le temps est venu pour organiser le secteur des cours particuliers sans l’interdire formellement. Il est possible, par exemple, de tolérer ces cours en obligeant les enseignants à payer une taxe à l’Etat afin de soutenir les élèves pauvres qui ne peuvent pas se permettre ces cours. L’essentiel est d’améliorer la moyenne des élèves dans toutes les disciplines et les préparer aux classes supérieures dans de bonnes conditions, en réduisant le taux d’échec et d’abandon scolaire. Mais l’enseignement ne doit pas être payant d’une façon ou d’une autre car plusieurs élèves ne peuvent pas se les permettre. Les enseignants des cours particuliers tiennent compte, bien entendu, du programme officiel en se faisant aider par les livres parascolaires qui sont disponibles sous différents titres et concernent plusieurs disciplines. L’élève a besoin d’un suivi de la part de ses parents et doit être motivé et prêt à relever les défis pour pouvoir réussir.