Changements climatiques : Les assureurs doivent prendre en compte le long terme

La Tunisie a procédé à la mise en place de 39 unités spécialisées dans le domaine des changements climatiques. La vulnérabilité des écosystèmes montagnards, des forêts et de l’agriculture est en butte aux effets de ces changements climatiques et peuvent subir des pertes énormes.

La végétation et les activités agricoles dépendent de l’altitude et du climat. La réponse de ces écosystèmes aux changements climatiques est complexe. Peu de connaissances sont disponibles au sujet de la réaction de ces écosystèmes suite aux changements climatiques et peu de recherches sont menées. En fait, les perturbations du climat tendent à  s’aggraver, ce qui aura des conséquences fâcheuses sur la pauvreté dans ces régions et affectera directement les zones rurales et montagneuses et, par conséquent, les sources de revenus de cette population pauvre.

Les récentes études sur les changements climatiques indiquent que la Tunisie n’échappe pas à ce phénomène planétaire. Comme partout ailleurs, le climat sera marqué par  une augmentation des températures et une diminution des pluies. Selon les études et les recherches réalisées, les espèces animales devront, bien sûr, résister aux changements dans les écosystèmes où elles vivent. On peut s’attendre à une évolution des températures, des modifications physiques ou chimiques des conditions de l’eau,  ou de l’abondance d’autres espèces.

Des solutions identifiées

Face à cela, M. Yassine Mchirgui, président de l’Association de protection de l’environnement et développement social et éco-conseiller, a expliqué que trois solutions, qui peuvent régler ce problème, ont été identifiées. Les temps changent.  Pendant la plus grande part de l’histoire humaine, les problèmes environnementaux ont été une affaire locale ou régionale. Depuis 50 ans, l’empreinte écologique des humains a été découverte. Les changements climatiques induits par l’activité humaine sont le problème global le plus étudié actuellement, et cela ne peut que s’amplifier dans les prochaines décennies.

Les déterminants du climat sont l’énergie provenant du rayonnement solaire. Le réchauffement des surfaces, la couverture nuageuse et l’effet de serre ont leur effet sur la Terre. Le climat terrestre est influencé par de multiples facteurs naturels et anthropiques.

Avec l’empreinte humaine, la composition de l’atmosphère et les  activités diverses changent la nature du sol et de l’air. Cette modification s’est amplifiée depuis le début de l’âge industriel en raison d’un usage accru des carburants fossiles, de la déforestation et de l’artificialisation des surfaces, de la consommation, de l’augmentation du nombre de personnes qui utilisent les ressources naturelles qui protègent la terre. M. Mchirgui a mentionné que dès le paléolithique, les humains ont colonisé tous les continents sauf l’Antarctique.

Ils se sont installés de manière durable sous tous les climats. Les impératifs d’adaptation au climat et à sa variabilité locale ont profondément marqué la diversité culturelle et le patrimoine bâti. Le changement induit dans la composition de l’atmosphère, par notre activité, provoque un réchauffement mesurable à l’échelle planétaire. Toutes les espèces vivantes qui se maintiennent dans un milieu donné doivent s’adapter aux variations habituelles de leurs conditions climatiques.    

Lorsque les paramètres climatiques normaux auxquels nous sommes adaptés sont dépassés par l’intensité d’un événement climatique, des dommages vont survenir. Dans ce contexte, M. Mchirgui a révélé que le calcul des probabilités basées sur une variabilité normale du climat permet d’établir les calculs de primes pour les assureurs.

La température moyenne planétaire a augmenté d’un degré depuis un siècle. Les glaces permanentes sont en fonte accélérée. Les espèces animales et végétales migrent en altitude et vers les pôles. La fréquence et l’intensité des épisodes climatiques exceptionnels augmentent. En 2050, 9 milliards d’habitants urbanisés à 80%, disposent de 3 milliards de voitures, ce qui entraîne un doublement de la consommation de carburants fossiles. On compte aussi 2 milliards de têtes de bétail ruminant.

Sommes-nous condamnés à vivre les changements climatiques?

Notre interlocuteur a ajouté qu’il est à peu près impossible de changer la tendance d’ici à 2025. Les engagements de Copenhague sont insuffisants. Les pays ne déploient pas les efforts nécessaires pour  réaliser les engagements formulés lors du sommet de Kyoto  qui n’a  réuni que les pays responsables de 15% des émissions mondiales des gaz à effet de serre. Les solutions techniques ne sont pas au point et restent très coûteuses à mettre en œuvre. Il est nécessaire d’obliger les autorités compétentes de divulguer les risques climatiques et intégrer l’analyse des risques climatiques dans l’analyse des risques financiers des entreprises. Il est obligatoire de créer des outils partagés pour aider les compagnies d’assurances à intégrer les risques liés au climat.

Il faut travailler avec les assureurs et leurs clients pour mieux comprendre les risques liés aux changements climatiques et les moyens de réduire la vulnérabilité grâce à la prévention.  Une évolution du climat est constatée avec une modification des paramètres qui changent de façon non linéaire. Les assureurs ne peuvent plus se contenter de mutualiser le risque en assumant que le passé est garant de l’avenir. Il faut une vision prospective d’ici à 20 ans pour préserver la rentabilité des entreprises et  prévenir les impacts et diminuer la vulnérabilité.

En conclusion, notre interlocuteur souligne que les compagnies d’assurances, en travaillant à protéger leur rentabilité financière, peuvent favoriser l’adaptation des individus, des collectivités et des entreprises aux changements climatiques. Il est nécessaire d’agir de façon ouverte et proactive avec différents acteurs de la vie économique.

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