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Energies renouvelables: L’alternative pour combler le déficit énergétique !

Le  bilan énergétique est à dominante déficitaire en perpétuelle évolution, puisque le taux du déficit avait atteint, en 2019, 49%, alors qu’il ne dépassait point les 15% en 2010.


Le ministère de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises, l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie en coopération avec le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement et le ministère fédéral allemand de l’environnement, de la protection de la nature, de la construction et de la sûreté nucléaire ont publié, en mai 2019, un guide détaillé sur les projets de l’énergie renouvelable en Tunisie.  Le présent guide met en exergue deux objectifs fondamentaux pour le développement du potentiel et du marché des énergies renouvelables en Tunisie,  à savoir l’Appui à la mise en œuvre du Plan solaire tunisien et le renforcement du marché solaire.

Le déficit va crescendo

Le développement des énergies renouvelables figure au cœur des choix stratégiques, fixés depuis bien des années, dans l’optique de renforcer le potentiel de la production et d’équilibrer la balance jusque-là au détriment et du secteur et de l’économie nationale. En effet, le présent guide donne, d’emblée, une idée sur la situation énergétique en Tunisie. Le  bilan énergétique est à dominante déficitaire en perpétuelle évolution puisque le taux du déficit avait atteint, en 2019, 49% alors qu’il ne dépassait point les 15% en 2010.  Cette inquiétante évolution revient essentiellement à un déséquilibre marquant entre l’offre et la demande. Les ressources énergétiques en Tunisie, notamment en hydrocarbures, demeurent fortement restreintes alors que la demande ne cesse de croître. Aussi, l’indépendance énergétique de la Tunisie a-t-elle chuté d’un cran, passant de 93% en 2010 à seulement 51% en 2018. Cet écart influe sensiblement sur l’économie nationale  par les recettes en devises ainsi que par la balance commerciale, vu que la Tunisie se trouve dans l’obligation d’importer de l’énergie.  D’autant plus que la baisse de la production du gaz naturel, lequel constitue la principale source de production de l’électricité, a significativement impacté les tarifs propres à l’approvisionnement des secteurs consommateurs de l’électricité à moyenne tension. En dépit d’une augmentation de la production de l’électricité, passant de 12 091Gwh en 2005 à 18 988Gwh en 2018, les  tarifs appliqués aux secteurs consommateurs de l’électricité à moyenne tension ont grimpé de 41% depuis 2010.

Energies solaire et éolienne : un potentiel prometteur peu exploité !

Manifestement, le recours au développement des énergies renouvelables s’avère être l’unique alternative surtout que la Tunisie avait signifié son engagement quant à l’instauration, sur des bases solides, d’une politique énergétique au diapason des orientations mondiales. La Tunisie dispose, en effet,  de deux grands créneaux fort prometteurs, à savoir l’énergie solaire et l’énergie éolienne. La production annuelle de l’énergie solaire par système photovoltaïque s’élève, en effet, à 1650 Kwh/Kwc. Quant au potentiel éolien en Tunisie, il se caractérise par des conditions climatiques favorables dans plusieurs régions, à savoir Nabeul, Bizerte, Kasserine, Tataouine, Médenine et Gabès. La production de l’énergie éolienne se situe à une moyenne de l’ordre de 8 000 MW par éolien.

PST : place au solaire et à l’éolien !

Toutefois, le potentiel énergétique renouvelable en Tunisie demeure peu exploité. Les centrales solaires indispensables au développement du marché solaire tunisien n’ont toujours pas été instaurées. Pourtant, la Tunisie s’active, depuis 2015, pour réussir le Plan solaire tunisien.  Ce dernier dispose d’un contexte juridique qui lui est favorable via, notamment, la signature de l’Accord de Paris sur le climat, en 2015, puis par l’adoption des Objectifs du développement durable 2030 ; deux engagements internationaux qui impliquent la réduction de l’émission du gaz à effet de serre, et donc la limitation de l’intensité carbone ce qui nécessite l’option pour de nouvelles formes de productions énergétiques, nettement plus saines et amies de l’environnement.  Le Plan solaire tunisien (PST) tend, à l’horizon 2030, à consacrer des technologies innovantes pour produire une énergie solaire de l’ordre de 1510 mw et une énergie éolienne de l’ordre de 1755mw.

Implication du secteur privé

Pour inciter le secteur privé à investir dans les énergies renouvelables et renforcer la production nationale en électricité, l’Etat a établi deux types de projets à même d’ouvrir de nouveaux horizons au secteur de l’énergie, en général, et aux énergies renouvelables, en particulier.

Parmi les projets phares d’énergies renouvelables en Tunisie figure celui de l’autoconsommation (MT/HT). Il s’agit d’un projet qui vise la consommation de l’énergie sans transport d’électricité, soit sur le site-même de la production. Ce projet implique le choix d’une entreprise dont le site est favorable à la production d’énergies renouvelables tout en garantissant le raccordement au réseau de la Steg. Pour tout porteur d’un projet d’autoconsommation, il convient de réussir l’étude de faisabilité et de payer les frais de l’étude préliminaire.

La Steg, quant à elle, délivre son approbation et les conditions qu’elle juge judicieuses pour la réussite du projet dans un délai n’excédant pas un mois à partir de la déposition de la demande. Le porteur du projet, quant à lui,  dispose d’un délai de dix jours pour signifier son accord ou son refus. L’autorisation du projet implique l’accord du ministère de tutelle, un permis de bâtir ainsi que l’autorisation de circulation à titre exceptionnel pour assurer le transport d’objets non démontables et de grands formats. Notons que les porteurs de projets d’autoconsommation peuvent disposer de mécanismes de financement accordés par le Fonds de transition énergétique (FTE), notamment « des primes directes aux investissements matériels et immatériels, des crédits complémentaires à taux bonifié aux prêts accordés par les institutions bancaires et des dotations remboursables ou participations au capital ».

Produire et vendre l’électricité

La deuxième catégorie de projets pour la production de  l’électricité à travers les énergies renouvelables consiste en la vente exclusive et totale de l’électricité à la Steg afin de subvenir aux besoins nationaux.  Ces projets obéissent au régime de l’autorisation, laquelle doit être accordée par le ministère de tutelle sur avis de la Commission technique de production privée de l’électricité à partir des énergies renouvelables. En effet, le ministère de tutelle se charge de lancer un appel précisant les besoins nationaux en électricité produite via les énergies renouvelables.

Et c’est à partir du lancement dudit appel que des porteurs de projets peuvent déposer leurs demandes pour l’exploitation de sites à cet effet. Ce dernier doit, nécessairement, garantir au préalable, et d’après une étude préliminaire, la production des énergies renouvelables. Par ailleurs, deux enquêtes sont indispensables à réaliser avant d’accorder l’autorisation, à savoir une enquête foncière et une enquête sur les résultats potentiels. Notons que ce type de projet obéit, aussi, à des conditions strictes portant sur l’exploitation du site, le raccordement au réseau de la Steg ainsi qu’à une autorisation accordée selon la faisabilité et la fiabilité des résultats requis. Des incitations de financement sont également mises à la disposition des éventuels porteurs de projets.

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