Dans son rapport sur la balance économique, publié en octobre 2020, le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement avance les chiffres portant sur les estimations économiques et sectorielles pour l’année 2021.
Cette année acquiert, en effet, une importance majeure dans le «sauvetage» du processus socioéconomique, qui a été grandement et négativement impacté par la crise liée à la pandémie du Covid-19.
Aussi, et compte tenu des challenges colossaux qui se présentent à la Tunisie, est-il impératif d’instaurer un modèle développemental exceptionnel pour la présente année, à même notamment de compenser les défaillances économiques enregistrées l’an dernier, de propulser la dynamique économique en préparant le terrain à une relance qui sera certainement lente, mais progressive.
Booster les industries exportatrices
L’objectif majeur pour la présente année consiste, en effet, à donner un coup de pouce de taille, au profit des différents secteurs sinistrés par la pandémie et par un contexte mondial hostile, dont les secteurs des services, de l’industrie en général et celle, exportatrice, en particulier, notamment les industries mécaniques, le secteur du textile et de l’habillement et le secteur touristique. Il convient aussi de garantir la production infaillible des ressources minières et d’exploiter au mieux les champs de Nawara et Manzel. Par ailleurs, booster l’investissement et concrétiser la coopération, voire la complémentarité, entre le secteur public et celui privé s’avèrent être les chevaux de bataille de l’étape à venir.
Savoir remonter la pente
La corrélation évidente entre les efforts fournis à l’échelle mondiale afin de remonter la pente et ceux nationaux constitue un pilier de taille pour la présente année, tout comme pour les années à venir. En effet, selon les estimations du Fonds mondial monétaire pour la présente année, le taux de développement économique mondial enregistrerait une légère amélioration pour atteindre 5,2% contre une régression de 4,4% en 2020. Cette vision se répercuterait positivement sur l’économie nationale aussi bien sur le plan des échanges commerciaux (import/ export) que sur le tourisme, à condition, évidemment, de faire le tout pour clarifier un climat économique dominé par un flou sanitaire et savoir appliquer les mesures sanitaires dans les règles de l’art.
PIB : augmentation de 4%
La dynamique économique à l’échelle nationale anticipe, d’emblée, sur une amélioration à la fois sensible et progressive. Une évolution positive qui s’appuierait sur l’augmentation du PIB de 4% contre une détérioration de 7,3% en 2020. Le PIB, sans compter la contribution du secteur de l’agriculture et de la pêche, atteindrait une évolution de 4,8% contre une décroissance enregistrée l’an dernier et qui s’élevait à 8,7%. Cette évolution salutaire se répercutera foncièrement sur l’augmentation du revenu individuel de 7,3% pour atteindre le montant de 10 270 dinars pour l’année 2021 contre seulement 9 575 dinars l’an dernier.
Hisser la valeur ajoutée
Réussir ces paris nécessite de tabler sur la promotion des secteurs sinistrés par la crise liée au Covid-19. Tous les efforts doivent, en effet, être orientés vers l’augmentation de la valeur ajoutée des secteurs ayant trait à l’exportation ; une valeur ajoutée qui doit atteindre une évolution de 7% pour le secteur des industries mécaniques et de 8% pour le secteur du textile, de l’habillement et du cuir et chaussures.
S’agissant du secteur des industries chimiques, l’objectif étant de hisser la valeur ajoutée de 4,3%. Le secteur des services et prestations doit voir sa valeur ajoutée se hisser à 5,3%. Quant au secteur touristique, qui a connu une baisse faramineuse au niveau de sa valeur ajoutée de -37%, l’on ambitionne d’enregistrer une valeur ajoutée de 9,5% et de voir ce secteur stratégique et à grand potentiel d’employabilité reprendre, progressivement mais sûrement, son activité. Pour ce qui est du transport, on estime une évolution de 7% contre une régression de 21% en 2020. S’agissant de la valeur ajoutée du secteur agricole, les estimations penchent vers une décroissance de la production de l’huile d’olive en comparaison avec celle enregistrée l’an dernier et qui était considérée comme étant une récolte record, soit 2 millions de tonnes. Pour la production des céréales, elle connaîtrait une évolution qui serait traduite par 19 millions de quintaux contre 15,3 millions en 2020.
Encore faut-il souligner qu’il convient d’œuvrer pour la réalisation de ces objectifs en misant sur l’amélioration des stratégies sectorielles, de l’infrastructure, du climat de l’investissement et des affaires, tout comme à la promotion des nouvelles filières économiques jugées comme étant prometteuses.