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Campagne de vaccination : Une communication défaillante

Un certain nombre de pays ont vu la population s’empresser de se faire vacciner. Dans d’autres, les débuts ont été timides et il fallait réagir pour atteindre une vitesse de croisière à même d’assurer le succès de la campagne lancée.

La campagne de vaccination est en cours. Contrairement aux réflexions ou aux réactions d’un certain nombre de sceptiques, cette campagne réussira. Mais il faudrait se remuer et ne pas se contenter d’attendre que les gens viennent volontairement pour se faire vacciner. Quoi qu’on en dise, cela ne sera pas facile.

Cela nous rappelle ce qui s’était passé lors de l’arrivée du vaccin contre la grippe saisonnière. Bien des personnes, et elles étaient nombreuses, ne voulaient pas en entendre parler. Le bouche-à-oreille, les sentiments de ceux qui ont adopté ce vaccin de manière régulière ont fini par avoir raison des résistances : les clubs sportifs, nombre de sociétés et non des moindres, se sont mis au vaccin et le mettaient gratuitement à la disposition de leurs joueurs ou de leur personnel. Cela revenait moins cher que ces congés de maladie qui déséquilibraient les rouages et portaient atteinte au rendement.

La grippe saisonnière, on a fini par le comprendre, allait nous accompagner toute notre vie. On a des remèdes, certes, des médicaments, mais le vaccin rendait d’éminents services.

Pour revenir à la Covid-19, il nous semble que ce virus n’est pas près de nous quitter de si tôt. Il ne faudrait pas cesser de le dire, de le répéter et surtout d’expliquer patiemment, de manière claire et pédagogique, que la vaccination, tant qu’il n’y aura pas de médicament propre à ce mal, sera cyclique.

Deux choses à expliquer

Il faudrait lancer une campagne de longue durée portant sur la nécessité de se faire vacciner, sans doute de manière régulière. Mais comment va-t-on s’y prendre ?

Cette histoire de SMS n’est pas bien comprise. Il est urgent d’avoir sous la main un plan B pour que ceux qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas ou n’ont pu recevoir ce SMS. Que se passera-t-il ? Perdra-t-il ce droit au vaccin ou doit-il attendre son tour, alors, qu’il est fragile et qu’il représente lui-même un péril pour ceux qui l’entourent ? De toutes les façons, les SMS auraient dû parvenir à leurs destinataires avec la mise en place d’une plateforme qui, comme c’est le cas pour les élections, précise le lieu et la date. Ce ne serait pas trop demander et nos techniciens et informaticiens sont en mesure de le faire en un temps très court. Indépendamment de cet aspect, et tout en sachant que le citoyen ou citoyenne est libre de se faire vacciner ou pas, le fait que ce refus constitue une menace pour autrui, cet aspect de la liberté individuelle est-il défendable ? Des millions de personnes sont en train de périr de par le monde et cela n’est pas près de se terminer. Au moins jusqu’au jour où on trouvera le remède.

A travers le monde, les plus grandes personnalités scientifiques observent un langage clair, simple, à la portée de tous pour expliquer que l’affaire est sérieuse.

Réactions timides

Un certain nombre de pays ont vu la population s’empresser de se faire vacciner. Dans d’autres, les débuts ont été timides et il fallait réagir pour atteindre une vitesse de croisière à même d’assurer le succès de la campagne lancée. Il faudrait reconnaître que la propagation de fausses informations sur les réseaux sociaux et le manque de communication ont pesé sur l’attitude des gens qui se fient pour le moment aux informations données par des sources douteuses et qui ont fini par être complètement bloqués par la peur de l’inconnu. Les origines du vaccin également sont à la base de cette peur.

Nous avons particulièrement apprécié la déclaration d’une dame appartenant au personnel médical qui a résumé en quelques mots la situation : «J’ai pleinement confiance en notre haute commission médicale. Je n’éprouve aucune crainte».

Le Maroc, par exemple, a connu en début de campagne beaucoup de réticence et il a immédiatement lancé une campagne de sensibilisation sur le thème « Je me protège, je protège mon pays », lancée par le ministère de la Santé.

Ces tirades longues, ennuyeuses et inutiles

Cette campagne, qui n’a rien à voir avec ces tirades longues, ennuyeuses et inutiles, met surtout en valeur «l’après-Covid-19», avec en arrière-plan, la sortie du marasme économique engendré par la crise sanitaire. Elle a porté ses fruits et les choses semblent aller comme il se doit. Il faudrait donc s’y mettre pour limiter les dégâts que pourraient occasionner cette situation d’incompréhension que nous risquons de payer très cher.

Les résultats prometteurs des vaccins laissent entrevoir une sortie du tunnel. C’est ce qu’on doit expliquer. L’échéance sera plus ou moins courte et est en relation directe avec la réussite de cette campagne de vaccination. Le fait de s’attacher à vacciner au moins 50% de la population est positif. Mais au train où cela va, à la vue des élucubrations que dispensent de manière régulière ceux qui souhaiteraient que notre pays ne s’en sorte jamais, le doute est permis.

Cette Covid-19 sera neutralisée un jour, mais rien ne nous fera oublier ceux qui sont morts par négligence ou par désespoir, faute de trouver une main tendue salvatrice.

Serait-il trop demander de voir ceux qui ameutent les foules, et qui, en connaissance de cause, ou par inadvertance, favorisent la contagion, s’allient pour inciter leurs adhérents ou sympathisants d’accélérer la sortie du tunnel, revenir à la vie normale et relancer la marche économique, en allant se faire vacciner ?

Il n’est pas interdit de rêver.

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