Si pour le moment la troisième vague n’est pas scientifiquement confirmée, les experts tunisiens se penchent sur cette éventualité. Dans le cas où elle serait confirmée, il est attendu que des mesures soient prises par les autorités pour contrecarrer la progression du virus.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Lorsqu’on assiste à certains séminaires conférences et à Tunis ces derniers temps, ou dans les cafés et les restaurants, on se rend bien vite compte que le respect des gestes barrières, ou du port du masque est tombé aux oubliettes. Nous sommes déjà loin de l’époque où tout le monde avait une peur bleue du virus et ne rendait même pas visite à sa famille. On pourrait alors imaginer que la pandémie recule, que nous sommes en passe de vaincre définitivement ce virus qui plombe la vie économique, sociale et culturelle. Il n’en est rien. A quelques jours de Ramadan, un mois saint pendant lequel les Tunisiens aiment bien se retrouver à table en famille, les chiffres sur la progression de la pandémie de Sars-Cov 2 sont inquiétants. Mardi, sur 5.556 tests réalisés en laboratoire, 1.002 nouveaux cas de coronavirus ont été détectés.
Avec 28 décès supplémentaires enregistrés le 29 mars, le nombre total des victimes de la pandémie s’élève désormais à 8.788.
Une situation qui pousse d’ailleurs le Directeur général de la santé, Fayçal Ben Salah, à tirer la sonnette d’alarme dans les médias, précisant qu’il est probable que la Tunisie soit à l’aube d’une troisième vague. Selon lui, « les prémices » de cette troisième vague commencent à être observées.
Dans les hôpitaux, l’un des principaux indicateurs qui alertent de la dangerosité de la situation est l’augmentation des demandes de lits de réanimation. D’autant plus que les variants, parfois plus contagieux que le virus classique, sont de plus en plus présents.
Selon les derniers chiffres officiels du ministère de la Santé, 310 personnes sont hospitalisées en soins intensifs. Parmi elles, 104 sont sous respiration artificielle. Au total, ce sont 1.177 personnes qui sont hospitalisées pour cause de Covid dans les établissements publics et privés.
Entre-temps, la campagne de vaccination se poursuit à un rythme assez timide. Au total, depuis le début de la vaccination, 60.131 personnes se sont fait vacciner. On est relativement loin des objectifs des autoritées. Des autorités qui semblent avoir sous-estimé l’impact des nouvelles souches sur la progression de la maladie.
Mais voilà que dans une étude publiée par le prestigieux British Medical Journal, les experts notent qu’à titre d’exemple, le variant britannique est à la fois plus contagieux, mais également 30 à 100% plus mortel que les autres souches du coronavirus.
Dans certaines régions du pays, le variant britannique progresse de manière très nette. C’est ainsi qu’à Tunis, Bizerte et Sbeitla, le phénomène commence à inquiéter.
Si pour le moment la troisième vague n’est pas scientifiquement confirmée, les experts tunisiens se penchent sur cette éventualité. Dans le cas où elle serait confirmée, il est attendu que des mesures soient prises par les autorités pour contrecarrer la progression.
Comme ailleurs, les gouvernements, éclairés par l’avis des comités scientifiques, devront faire un arbitrage entre le risque sanitaire dû à la progression de la maladie et l’impératif de maintenir une activité économique et sociale qui ressemble le mieux à une normalité.
Plus d’une année après l’apparition du virus qui fera date dans l’histoire de l’humanité, le relâchement dans le respect des gestes barrières peut être expliqué par le fait que les Tunisiens sont exténués.
