L’Observatoire national des énergies et des mines vient de publier le rapport mensuel relatif à la conjoncture énergétique pour février 2021. Le présent bilan met en exergue les indicateurs enregistrés à fin février 2021, usant notamment d’une analyse comparative entre les données actualisées et celles comptabilisées durant la même période l’an dernier.
En effet, les ressources d’énergie primaire ont enregistré une hausse de 36% par rapport au bilan relatif à la même période l’an dernier pour se situer à 0,9Mtep. Cet accroissement revient, d’une part, à l’augmentation de la production du pétrole, celle du gaz mais aussi à l’augmentation de la redevance de passage du passage du gaz algérien, laquelle a grimpé de 96%. Il est à souligner que la production du gaz et du pétrole contribue à 76% des ressources d’énergie primaire en Tunisie contre seulement 1% des ressources issues de la production de l’électricité.
La demande baisse de 4%
Parallèlement à l’augmentation de la production, l’on constate une chute au niveau de la demande en énergie primaire ; une chute de 4% en une année. La demande en gaz naturel a, en effet, baissé de 2% et celle des produits pétroliers de 8%. Pour être plus précis, la demande des produits pétroliers est passée de 47,8% en février 2020 à 46% en février 2021 ; celle du gaz naturel de 51,7% à 53% et celle de l’électricité primaire de 0,5% à 1%. Ces résultats expliquent nettement le déficit comptabilisé en février 2021 et qui se situe à 0,64Mtep contre 0,94Mtep en février 2020. De ce fait, le taux d’indépendance énergétique, lui, a atteint 58% contre 41% l’an dernier, et ce, compte tenu de la redevance. Toutefois, sans comptabilisation de la redevance, il se restreindrait à 47% contre 36% en 2020.
Chute du déficit de la balance commerciale de 46%
En ce qui concerne les échanges commerciaux, le bilan montre que les exportations ont connu une évolution positive de 11%. En revanche, les importations, elles, ont régressé de 34%, ce qui justifie le déficit de la balance commerciale énergétique, lequel a chuté de 46%, passant de 1212Mdt durant les deux premiers mois de 2020 à seulement 655Mdt durant la même période en 2021. Encore faut-il préciser que cette évolution positive revient, entre autres, à l’amélioration du taux de change, à la diminution du cours du Brent (-2%) ainsi qu’à l’amélioration du déficit quantitatif de la balance commerciale. Notons, en outre, l’impact de la baisse du prix moyen du gaz algérien de 44% en dinars et de 41% en dollars, et ce, au bout d’une année.
Pétrole : 41,9 mille barils/jour
S’agissant de la production nationale des hydrocarbures, elle est placée sous le signe d’une amélioration salutaire. La production nationale du pétrole brut a enregistré une hausse de 18% pour se situer à 321kt à la fin du mois de février 2021. Elle doit cette amélioration à l’apport des champs pétroliers de Halk El Manzel et de Nawara, lesquels ont réussi à compenser la baisse des productions enregistrées dans les champs d’Hasdrubal (-26%), Gherib (-80%), Cherouq (-10%) et Cercina (-9). Cela dit, d’autres champs pétroliers ont été d’une contribution tout aussi importante. C’est le cas des champs El Hajeb/Ghebiba (+39%), Barka (+158%), Ashtart (+18%) et Adam (+7%). Aussi, la moyenne journalière de la production du pétrole est-elle passée de 35,3 mille barils/jour à la fin du mois de février 2020 à 41,9 mille barils/ jour à la fin du mois de février 2021.
Ressources en gaz naturel : hausse de 52%
Pour ce qui est des ressources en gaz naturel, elles ont été marquées par une hausse de 52% par rapport à la même période l’an dernier, se situant ainsi à 521ktep. La production du gaz commercial sec, elle, a augmenté de 37%.
La hausse enregistrée au niveau de la production nationale ainsi que l’augmentation de la redevance du gaz algérien ont sensiblement influé sur l’importation du gaz algérien, laquelle a connu une baisse de 38% au bout d’une année. Pour ce qui est de la consommation des produits pétroliers, la courbe a été baissière de 7%, soit une baisse de 4% pour les carburants routiers, une baisse de 5% pour le GPL, une baisse de 62% pour le jet aviation. Quant à la consommation du gaz naturel, elle a enregistré une diminution de 2%. Elle revient à la baisse de 5% de la demande de la production de l’électricité (qui accapare à elle seule 67% de la demande totale en février 2021). Cela dit, la consommation finale, elle, s’est hissée de 4%. La production totale de l’électricité a enregistré, à son tour, une diminution de 2% sans pour autant impacter la production destinée au marché local.