Le Syndicat général des médecins, médecins dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires a dénoncé la note publiée par le ministre de la Santé, Faouzi Mahdi, le 16 avril 2021, interdisant à tous les travailleurs de la santé publique de traiter avec les médias et de publier sur Facebook sans autorisation préalable et les menaçant de poursuites administratives et pénales. Le syndicat qualifie cette note de tentative de faire taire la voix des experts.
Dans un communiqué publié hier, dimanche, le syndicat a indiqué que cette décision pourraient susciter la confusion, mettre en question l’efficacité des décisions sanitaires prises et pousser les médias à donner la parole à des non-connaisseurs, soulignant que la liberté d’expression et les libertés académiques sont des droits constitutionnels qui ne peuvent être bafoués, et que l’opinion scientifique est libre et objective et ne peut en aucun cas faire l’objet d’une autorisation préalable.
Selon le syndicat, les citoyens et le public ont le droit d’être informés des derniers développements scientifiques concernant l’épidémie par des spécialistes du domaine connus pour leur compétence, leur objectivité et leur indépendance de toute intervention politique. Le Syndicat a réitéré son appel à l’autorité de tutelle à l’élaboration d’une stratégie médiatique efficace de lutte contre la pandémie en partenariat avec les professionnels de la santé et les spécialistes.
L’Organisation tunisienne des jeunes médecins a, pour sa part, affirmé le droit de tous ses affiliés d’exprimer, librement, leurs opinions, que ce soit dans les médias ou via les réseaux sociaux, dans le cadre du respect de l’éthique de la profession sans autorisation préalable de quiconque. « Si le ministère de la santé a le droit de désigner son porte-parole, il n’a pas le droit de faire taire les médecins et de leur interdire de s’exprimer sur les réseaux sociaux ou dans les médias », lit-on dans un communiqué publié, hier, par l’organisation qui a mis en garde contre de telles pratiques.