Les fils et les câbles électriques sont les principaux produits exportés vers l’Afrique avec une part qui s’élève à 44%. S’ensuivent les dattes, les couches bébé, les matériaux de construction et les pâtes alimentaires. Pour les importations, le gaz et le pétrole représentent près des deux tiers des produits importés provenant des pays africains.
“L’avenir c’est l’Afrique” était, pour longtemps, le slogan claironné par les pays à revenus élevés. Des richesses naturelles incommensurables, une classe moyenne croissante, un PIB galopant, des zones de libre-échange qui s’élargissent, une intégration continentale en chantier… Les atouts de cette grande oubliée de la mondialisation sont nombreux. D’ailleurs, son potentiel de développement et de croissance inexploité n’a cessé de susciter, durant ces dernières années, l’intérêt des grands groupes multinationaux mais aussi des grandes puissances économiques, telles que les Etats-Unis, l’Union européenne et la Chine. La Tunisie qui aspire à être un “hub” régional dans divers domaines, notamment dans le secteur des TIC, tout en étant une plateforme qui transmet le savoir-faire des pays de la rive nord de la Méditerranée vers les pays subsahariens, semble naviguer à vue. L’adhésion au Comesa (2019) ainsi qu’à la Zleca ( 2020) est, certes, un pas de plus, vers son intégration dans le marché africain et, par voie de conséquence, vers une meilleure accessibilité des opérateurs aux divers marchés de l’Afrique de l’Est et de l’Ouest. Mais le chemin est encore long devant les exportateurs tunisiens qui souhaitent investir le marché africain.
Même structure
Les chiffres liés aux échanges commerciaux le prouvent. En effet, avec un volume de 3,9 milliards de dinars, les exportations à destination de l’Afrique n’ont représenté que 10% des exportations au cours de l’année 2020, tandis que les importations représentaient 7,9% du total des produits importés. Des taux qui sont presque dans les mêmes proportions affichés au cours des années précédentes (2019 et 2018) où la part des exportations et des importations s’est établie respectivement aux alentours de 11% et de 8%.
Côté export, près de 41% des exportations tunisiennes à destination d’Afrique vont vers la région du Comesa. Seulement, 27% atterrissent en Afrique subsaharienne, alors que près des trois quarts sont à destination des pays nord-africains. Les premiers marchés destinataires sont toujours les mêmes, en l’occurrence la Libye, l’Algérie, le Maroc, la Côte d’Ivoire et l’Egypte. Côté importation, la Tunisie garde toujours ses partenaires africains, à savoir l’Algérie, l’Egypte, la Libye et le Maroc. Selon les données communiquées par le département du Commerce, les fils et les câbles électriques sont les principaux produits exportés par la Tunisie avec un taux qui s’élève à 44%. S’ensuivent les dattes, les couches bébé, les matériaux de construction et les pâtes alimentaires. Pour les importations, les carburants, en l’occurrence le gaz et le pétrole, représentent près des deux tiers des produits importés.
L’Afrique continuera-t-elle de faire rêver ?
Ces taux reflètent une structure inchangée des échanges commerciaux avec l’Afrique. Les insuffisances qui font obstacle à la percée du marché africain persistent. Manque de liaisons aériennes et maritimes, parfois absence de représentations diplomatiques, etc. sont autant de motifs qui dissuadent les opérateurs tunisiens de se tourner vers l’Afrique. Maintenant que la Covid a imposé ses nouvelles règles et a poussé les Européens à penser la relocalisation des industries stratégiques et que les pays africains sont fragilisés par la récession économique, l’Afrique continuera-t-elle de faire rêver le monde et plus particulièrement la Tunisie? Seul l’avenir nous le dira.