Qu’il s’agisse de détachement, de mutation, de mise à disposition ou de redéploiement des agents publics au profit des collectivités locales, cette mobilité se fait sur la demande des postulants aux postes vacants dans les communes concernées.
Le programme sur la mobilité fonctionnelle des agents publics au profit des collectivités locales vient d’être lancé. Son décret d’application prend déjà effet pour être désormais traduit dans les faits. Cela s’inscrit dans le droit fil de l’appui au processus de la décentralisation, à même d’aider notamment les communes nouvellement créées à se doter d’un potentiel humain censé renforcer leur taux d’encadrement professionnel.
Dès leur élection, en mai 2018, nos conseils municipaux ont du mal à trouver leur compte, étant à bout de ressources nécessaires au bon déroulement du travail dans leurs communes respectives. Ils manquaient du personnel suffisant à gérer leurs affaires locales.
A cette carence en moyens humains et matériels s’ajoutait, alors, une dure crise partisane interne qui avait plombé l’ambiance générale et impacté les relations interprofessionnelles. Jusqu’ici, rien n’a changé ou presque. Avoir des compétences au sein des communes pose toujours problème. D’où, il fallait penser comment combler ce vide fonctionnel. Bref, ce départ sur la voie de la décentralisation n’a pas été suivi de nouveaux recrutements censés pourvoir les postes vacants des différentes communes. D’autant plus que le taux d’encadrement n’y dépasse guère 11%. La prestation des services communaux fait encore défaut. De plus, les projets de restructuration et les plans d’aménagement urbains souhaités sont loin d’être réalisés.
Une expérience qui a toutes les chances de réussir
Et pour cause. Le décret gouvernemental n° 315, promulgué l’an dernier, vient, ainsi, répondre à ces besoins en agents administratifs supplémentaires. Kamel Doukh, ministre des Affaires locales et de l’Environnement, accompagné de son staff administratif, en présence de la ministre déléguée chargée de la Fonction publique, a insisté sur une telle mobilité fonctionnelle dont l’utilité n’est plus à démontrer. Il importe, tout d’abord, de s’attaquer aux spécialités prioritaires.
Cadres administratifs et financiers, ingénieurs, architectes ou urbanistes, ce sont des métiers dont on a de plus en plus besoin. Afin que la commune sache tracer son schéma directeur et concevoir sa propre stratégie de développement. De même, ce nouveau régime de mobilité fonctionnelle est tel qu’il est de nature augmenter son taux d’encadrement professionnel déjà en baisse. Il s’agit, selon Mme Hasna Ben Slimane, ministre déléguée chargée de la Fonction publique, d’un programme promotionnel haut en couleur. Une expérience qui mérite d’être réussie.
Mais, qu’entend-on par mobilité fonctionnelle? D’ailleurs, le décret gouvernemental l’organisant fixe les modalités de son exécution dans toutes ses formes. Qu’il s’agisse de détachement, de mutation, de mise à disposition ou de redéploiement, cette mobilité se fait sur la demande des agents candidats aux postes vacants dans les communes concernées. En tout cas, ces communes auront à bénéficier des ressources humaines qui en ont besoin.
En fait, cette mobilité s’applique dans le cadre d’une période bien déterminée. Comme le stipule ce décret, d’autres indemnités et avantages incitatifs seront accordés aux agents publics voulant réintégrer le staff municipal. Ils jouissent également de tous leurs droits dans l’avancement, la promotion et la retraite. Une fois terminée la période de mobilité, le retour aux postes d’origine dans la fonction publique est aussi garanti. Soit, tout est régi par un accord de mobilité bien précis.
Vers la modernisation de la fonction publique
Pour ce faire, une «bourse de mobilité fonctionnelle» a été créée, avec l’appui de la Banque mondiale, au profit des collectivités locales, sous forme d’un service en ligne leur permettant de publier des communiqués relatifs aux emplois vacants et aux procédures et modalités de mobilité y afférentes, lit-on dans le même décret gouvernemental. «Cette bourse est un mécanisme de pourvoi des vacances aux communes», relève Mme Ben Slimane. Elle considère même cette mobilité fonctionnelle comme un axe fondamental dans le programme de modernisation de la fonction publique, bientôt prévu à l’échelle de ministères et d’administrations centrales de l’Etat. Du reste, le ministère des Affaires locales et de l’Environnement fait de son mieux pour renforcer le capital humain municipal, et ce à travers le programme spécifique de recrutement de 1.031 cadres au sein des communes nouvellement créées et celles étendues. L’objectif est de hisser le taux d’encadrement de 11,8% en 2020 à 16% d’ici 2023.