Le qualifiquatif «magnifique» sied parfaitement à l’Espérance qui vient, une fois de plus, de prouver sa grandeur. Ce fut en se qualifiant en demi-finale aux dépens du CRBelouizdad devant lequel elle s’est pourtant inclinée à l’aller (0-2). Une belle prouesse s’ensuivit au retour à Radès.
Au terme de son quart de finale, truffé de rebondissements et de suspense à couper le souffle avec le Chabab Riadhi de Belouizdad, l’Espérance est parvenue à arracher son visa pour les demi-finales dans lesquelles elle va croiser le fer avec Al-Ahly d’Egypte.
Ce ne fut guère facile puisque le renversement de situation, avant-hier à Radès après la défaite d’Alger (0-2), n’a eu lieu que vers la fin de ce match retour à l’épilogue très heureux pour les «Sang et Or».
La deuxième manche a connu deux visages dans le rendement de l’Espérance.
En première mi-temps, les coéquipiers de Mohamed Ali Ben Romdhane n’étaient pas convaincants même s’ils ont dominé les débats en acculant le représentant algérien dans ses derniers retranchements.
Mais l’inefficacité offensive et le manque de rythme inquiétaient les supporters de l’équipe de Bab Souika qui commençaient déjà à voir la tant espérée «remontada» s’éloigner au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient. Surtout lorsque la première mi-temps s’acheva sur le score favorable aux visiteurs (0-0). Chose qui compliqua davantage la mission de l’Espérance.
Coaching judicieux
La consternation allait donc crescendo avec le style de jeu inchangé en comparaison avec le match aller. Les attaquants Houni, Badri et Abd El-Basset étaient totalement incapables de dévérouiller la défense compacte du CRBelouizdad. Et seule une occasion a été créée par l’Espérance en première mi-temps, celle du Ghanéen Khalid Abdel-Basset qui décocha un tir puissant sauvé impérialement par le keeper algérien Taoufik Moussaoui (6’).
Heureusement que Mouïne Chaâbani s’était rapidement rendu à l’évidence qu’il fallait faire quelque chose. Et rapidement. Du coup, dès la 53’, il va incorporer Elyès Chetti à la place d’Amine Ben Hamida qui était très chiche dans le soutien à l’attaque et Abderraouf Benguith à la place de Coulibaly. Eh bien, ce fut le déclic pur avec un net regain d’inspiration et de vivacité de toute l’équipe «sang et or» qui, comme par enchantement, allait varier son jeu et trouver la faille dans la ligne arrière de l’équipe algérienne.
Et coup sur coup, Benguith (68’) et Ben Romdhane (86’) allaient remettre les pendules à l’heure en marquant les deux buts nécessaires pour sauver les meubles et atteindre les tirs au but décisifs que l’Espérance a remportés (3-2).
Dès lors, on pouvait parler de bon coaching réussi par Moïne Chaâbani. Pourtant, tous les joueurs, ayant pris part à cette deuxième manche, étaient de la partie à l’aller. Qu’est-ce qui a changé pour que l’Espérance retrouve ses repères en attaque et arrive à renverser la vapeur alors qu’on commençait déjà à désespérer vraiment?
Une chose est sûre, c’est que les consignes du timonier de l’Espérance étaient claires : jouer court et rapide avec une harcelante permutation de postes bien exécutée par Badri, Ben Romdhane, Chetti et Benguith en particulier. Le jeu de prédilection de l’équipe «sang et or» en d’autres termes.
Concurrence payante
Mais la palme dans ce deuxième duel avec les Algériens revient à Farouk Ben Mustapha qui a excellé aux tirs au but. Ce dernier a été incorporé à dix minutes de la fin du temps réglementaire afin d’être chargé de la lourde mission des penaltys. Farouk s’en est sorti glorieusement en arrêtant les deux derniers tirs de Jerrar et Nessakh après avoir été chanceux sur le premier penalty tiré hors du cadre par le buteur du championnat algérien Amir Saâyoud.
La joie de Ben Mustapha était double. D’abord pour avoir été le héros de cette qualification presqu’inespérée de son équipe, en plus du fait qu’il s’est amplement réconcilié avec les supporters qui lui ont ainsi pardonné toutes les bourdes du passé. Ben Mustapha a, du coup, prouvé que sa concurrence avec Ben Chérifia ne peut qu’être payante pour l’équipe. D’ailleurs, il en est de même pour les autres joueurs qui ont raté le coche à l’aller comme Chetti et Benguith et qui se sont manifestement rachetés avant-hier après avoir été sur le banc de la touche en début de match.
Voilà, l’Espérance a démontré qu’elle reste une grande équipe capable de relever tous les défis dont le plus ardu sera peut-être celui d’Al Ahly qui l’attend aux demi-finales.
Pour le moment, savourons cette belle qualification de l’illustre représentant du football tunisien!