Accueil Société Suite à notre récente enquête sur la situation déplorable du centre d’El MenzahV: La Cnam, tout yeux, tout oreilles !

Suite à notre récente enquête sur la situation déplorable du centre d’El MenzahV: La Cnam, tout yeux, tout oreilles !

Bonnes nouvelles pour les assurés sociaux ayant élu domicile dans l’immense agglomération de la série des cités d’El Menzah, El Manar, Ennassr, etc. Un train de mesures vient d’être pris par la Direction Générale de la Cnam pour que cette population si dense et si mécontente, du reste à juste titre, soit bientôt reçue et servie par leur centre d’attache dans des conditions dignes et exemptes de souffrances et d’incuries.

Patience ! On va tout vous dire et vous rapporter toutes les nouvelles mesures telles qu’elles nous ont été annoncées par la Cnam.

Pour nous mettre dans le bain

Dans notre livraison du 30 avril 2021, nous avons eu à insérer toute une page réservée aux conditions lamentables et inadmissibles dans lesquelles, les assurés sociaux, issus de cette agglomération mastodonte sont reçus, traités et servis.

Nous avons consacré un grand papier faisant un zoom et un constat de l’état des lieux à travers un reportage vivant où l’on a tendu attentivement l’oreille aux souffre- douleurs du centre des mille et une incuries.

Tandis qu’un second papier a été réservé à des propositions concrètes que nous avons formulées, dans l’espoir de crever l’abcès et soigner la maladie chronique du centre, digne d’être «admise en Apci», pour nous conformer humoristiquement au fameux lexique spécifique à la Cnam. Car, à notre sens, il ne suffirait pas de dire : rien ne tourne rond. Mais, sagesse oblige, il faudrait dire aussi comment cela pourrait tourner rond et aider les opérateurs, avec un œil neuf et critique, à rectifier le tir et se tirer d’affaire à moindres dégâts. D’abord, pour récapituler nos propositions, rafraîchir les mémoires et mettre dans le bain ceux qui viennent de prendre le train en marche, en voici l’essentiel :

Ce n’est pas la mer à boire !

• Installer un abri de fortune à même la façade des locaux d’El Menzah V pour protéger les assurés sociaux, très nombreux à attendre à l’extérieur du centre (par respect du protocole sanitaire en vigueur) à ciel ouvert et les mettre à l’abri du soleil de plomb et de la chaleur caniculaire qui est à nos portes.

• Songer à transférer les locaux actuels situés dans un coin isolé d’El Menzah , dans une ruelle purement résidentielle et discordant avec tout milieu administratif.

• Transférer le siège en question dans un cadre géographique à la fois approprié et central. Cela tout en optant pour une bâtisse convenable, fonctionnelle où il serait possible d’installer un couloir réservé aux handicapés moteurs, si indispensable pour des services publics s’adressant à une frange de la population si éprouvée par la maladie.

• Renforcer le potentiel humain de manière à comprimer d’une manière considérable les délais d’attente de remboursement des frais médicaux exagérément longs en toutes saisons et a fortiori en période de séance unique.

•Pour soulager le centre d’El Menzah V, il serait tout indiqué de prévoir l’injection d’un centre Cnam à la Cité Ennassr où seul un agent « orphelin » exerce dans un bloc de services administratifs pour jouer le simple rôle de boîte postale et de source de renseignements parfois laconiques. Cela dit et maintenant que la situation est claire dans l’esprit de tous, revenons-en à l’essentiel, c’est-à-dire aux mesures prises par la direction générale de la Cnam à la lumière de nos humbles propositions et suggestions.

L’abri, c’est promis !

Pour le problème de l’abri dont il a été question, l’on nous promet de le mettre en place au plus tôt et avant que le soleil de plomb nous dise « Coucou ! Me revoilà ! Fin prêt à vous faire crever les méninges et le cerveau…».

Les procédures y afférentes seront entamées dès les jours à venir auprès de la circonscription communale territorialement compétente pour l’obtention de l’autorisation d’occupation de l’espace public, moyennant évidemment le versement de droits exigés par les textes règlementaires. Comme vous voyez, la Cnam ne peut que donner l’exemple du strict respect de la loi. N’est-ce pas messieurs hors la loi?

Transfert des locaux : ça bouge !

Concernant le caractère inapproprié des locaux actuels, nos interlocuteurs de la Cnam se disent conscients de l’acuité du problème et que l’idée de quitter les lieux travaille la Cnam depuis un certain temps. Mais maintenant il en est grand temps devant l’intensité accrue des réclamations et l’ampleur des récriminations, la direction générale de la Cnam est plus que jamais décidée à transférer le centre d’El Menzah ailleurs, là où tout le beau monde se trouverait à l’aise, assurés et personnel confondus.

Ça sera fait, contre vents

et marées!

Dès la semaine prochaine, des annonces seront publiées à travers les médias de manière à fixer notre choix sur la bâtisse la plus convenable possible. Tout le monde sait que, dans ces quartiers huppés de Tunis, l’offre est restreinte et le niveau des loyers est souvent astronomique et inabordable. Et puis les propriétaires des locaux sont enclins à décliner les offres des administrations, fuyant la transparence en matière des loyers convenus du fait que « Monsieur Fisc » les attend au tournant !

Un obstacle surmontable

Ajouter à cela que tout contrat de loyer conclu par des services publics est soumis à l’accord préalable du ministère du Domaine de l’Etat et des Affaires Foncières qui cherche toujours à tirer vers le bas le niveau des loyers. Ce qui condamne parfois les démarches des postulants à faire chou blanc! De toute façon, qu’à cela ne tienne, nous rassure-t-on, la Cnam compte sur la compréhension du département concerné pour parvenir à surmonter cet obstacle . L’essentiel c’est d’en finir avec ce problème majeur au plus tôt sans accroc.

Ah ! La ligne rouge !

Pour ce qui est des retards de remboursements réellement excessifs au centre d’El Menzah V, la Cnam fera de son mieux pour les comprimer autant que possible. Bien qu’il lui soit impossible, par ces temps qui courent, d’effectuer le moindre recrutement. Sachant qu’il s’agit là d’une ligne rouge qu’aucune administration publique ne saurait franchir pour des raisons qu’on ne sait que trop.

Laissons le temps au temps

Enfin, concernant l’éventualité de recours à l’injection d’un nouveau centre à la Cité Ennassr, la Cnam ne nous a pas semblé si prête à faire ce pas, ne serait-ce que pour le moment. Car, nombre d’immenses zones populaires réclament la même chose. Et il serait injuste et discriminatoire de privilégier des populations déjà privilégiées. Quant à nous, il nous semble très sage de ne pas précipiter les choses, de laisser le temps au temps et d’attendre les années de vaches grasses pour que le réseau des centres si sollicités par tous soit étendu à la majorité des zones d’une manière équitable. Car, il faut ce qu’il faut. Et le fameux proverbe dit : «On n’attrape pas un dauphin avec une canne à pêche» .

Au final, ne voilà-t-il pas une batterie de mesures rassurantes mettant du baume au cœur et le sentiment de réconfort à ceux qui ont été longtemps frustés et privés de confort ?

Et puis, ne vous disais-je pas, en guise de conclusion de la récente page dont il est question, qu’il existe à présent, aux commandes de la Cnam, un certain P.-d.g. réceptif à souhait qui n’a pas le complexe de ne vouloir rien écouter ? Voilà qu’il en redonne la preuve, au mieux des intérêts du commun de l’assuré.

Larbi Derouiche

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