L’inconscience collective, conjuguée à une gestion chaotique de la crise sanitaire, a enfanté cette 4e vague, et la faucheuse qui va avec a déjà emporté beaucoup trop de monde.
On dit toujours que ça n’arrive qu’aux autres. Jusqu’au jour où les autres, c’est toi ! C’est exactement ce que refusent de comprendre celles et ceux mêler aux foules, sans masque et sans distanciation sociale. Les images de ces gens, petits et grands, en détresse dans les hôpitaux de plusieurs régions ne semblent réelles que sur les réseaux sociaux. Dehors, cette violente 4e vague qui menace d’effondrement notre système de santé n’a eu véritablement aucune conséquence sur les comportements individuels et collectifs.
Vainqueurs de la coupe de Tunisie, les supporters du Club Sportif Sfaxien n’ont pas hésité une seule seconde à se rassembler par milliers à Sfax pour fêter le sacre. Encore plus étonnant, en pleine pandémie, les autorités ne bronchent pas et ne font quasiment rien pour disperser cette foule en liesse et complètement inconsciente du danger imminent.
Idem dans plusieurs régions côtières qui continuent à attirer les promeneurs et les estivants qui font fi des règles les plus élémentaires pour se prémunir contre la contamination au Covid-19. Les cafés populaires sont toujours bondés, dans l’insouciance totale. Et là encore, les autorités publiques ne sont pas là pour sanctionner, dresser des procès-verbaux ou même pour sensibiliser.
Le variant indien, plus virulent que les autres, circule désormais tranquillement dans le pays et menace, comme le montrent ailleurs les statistiques, de devenir le variant dominant. Or, il est clair que nos hôpitaux sont dans l’incapacité la plus totale de résister à une crise sanitaire prolongée.
La stratégie du gouvernement qui voulait à tout prix éviter le confinement général global s’est avérée être un échec de plus qui s’ajoute à la gestion très approximative de la crise sanitaire. Ce «quoi qu’il en coûte» à la sauce tunisienne a eu pour seule conséquence de mettre à mal un système de santé déjà fragilisé.
A aucun moment le gouvernement n’a cru bon d’envisager sérieusement le lockdown pour casser la propagation du virus. La raison souvent invoquée est celle de la situation économique et sociale qui ne permettrait pas une fermeture totale du pays. D’ailleurs, les membres du comité scientifique, et l’erreur est peut-être à chercher de ce côté, invoquaient parfois eux-mêmes cet argument.
Un faux calcul qui risque d’avoir de lourdes conséquences, puisque la progression de la pandémie obligera, tôt ou tard le gouvernement à opter pour un lockdown plus ou moins long, qui aura là, véritablement un impact désastreux sur les plans économique et social.
L’inconscience collective conjuguée à une gestion chaotique de la crise sanitaire ont enfanté cette 4e vague, et la faucheuse qui va avec a déjà emporté beaucoup trop de monde.
La solution, l’unique solution aujourd’hui, est de décréter un confinement général strict d’au moins deux semaines, avec déploiement de la police et de l’armée s’il le faut. En parallèle, le gouvernement devra absolument tout faire pour drainer les doses nécessaires à la vaccination de 70% de la population.