L’absence d’une cour constitutionnelle est de nature à prolonger la crise politique que traverse actuellement la Tunisie, ce qui pourrait ralentir davantage la mise en œuvre des réformes économiques et par conséquent les négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI), a prévenu, lundi, l’agence de notation Moody’s.
Dans un rapport publié, lundi, en réaction à l’application de l’article n° 80 de la Constitution, par le président de la République, Kais Saied, en vertu duquel il a limogé le Premier ministre, gelé les travaux du parlement et levé l’immunité des députés, Moody’s a souligné qu’une crise politique prolongée perturberait davantage les négociations avec le FMI sur un nouveau programme pluriannuel, déjà au point mort, et ce, en raison, de désaccords déjà existants avec le gouvernement.
Ces désaccords concernent notamment la réduction de la masse salariale de la fonction publique, la réforme des subventions et le rôle des entreprises dans l’économie, indique l’agence de notation.
Elle a, à cet égard, estimé qu’il est peu probable que le FMI souscrive à un nouveau programme sans l’approbation d’un train de réformes global, dans le cadre d’un « pacte social » rassemblant toutes les composantes nationales (syndicat, patronat, société civile…).
Par conséquent, cela pourrait augmenter les risques de liquidité du gouvernement et compromettre davantage la viabilité de la dette extérieure.