Accueil A la une Analyse | Communication présidentielle : Les porte-parole autoproclamés

Analyse | Communication présidentielle : Les porte-parole autoproclamés

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De jour en jour se multiplient les porte-parole de la Présidence. Ceux qui défilent dans les médias, s’octroyant le plein droit de parler au nom du Président de la République. L’air important de ceux qui connaissent tout sur tout, leurs affirmations ne souffrent pas la contradiction. Ceux-là qui déplorent à longueur de journée l’absence de porte-parole officiel à Carthage se sont mis à parler au nom de Kaïs Saïed en personne.

Dans un moment charnière de la vie de la nation où les Tunisiens attendent tous les jours, à tous les instants, une déclaration importante, le défilé de ces « bien informés » convertis en sources autorisées ne tarit pas. Ils sont dans le secret des dieux, connaissent le nom du futur chef du gouvernement, ceux des ministres. D’autres présentent les futures communications présidentielles assorties de dates.
Il est vrai que les Tunisiens s’impatientent, s’inquiètent même, compte tenu du fait qu’un état de grâce n’est jamais éternel. Jouer la montre comme le faisait Ennahdha à outrance pour user ses adversaires et faire diversion n’est pas toujours le meilleur moyen pour rester maître d’une situation complexe, comme celle qui prévaut en ce moment.
Sans parler de cette pléthore de porte-parole pérégrinant d’un média à l’autre pour diffuser les « informations de source sûre ». Ceux-là devraient revoir leurs approches, sur la base de laquelle ils fondent leurs analyses. L’après-25 juillet 2021 impose de nouvelles dynamiques et démarches, ils semblent ne pas l’avoir compris. Ces détenteurs éternels de la science infuse et protecteurs du temple s’acharnent à faire croire qu’ils demeurent les fins connaisseurs de l’instant présent et les architectes de l’avenir du pays.
Il ne reste plus que quelques jours du mois dit de grâce, du 25 juillet au 24 août 2021. Au bout duquel, il est vrai, les Tunisiens s’attendent à une grande révélation qui contredise ces jeteurs de sort. Pour ne nommer que ceux-là, un Walid Jallad, député, nous annonce une sortie présidentielle, confirmée pour «le 23 ou le 24 août», nous ne sommes pas à un jour près ! Un Abdelhamid Jelassi, dirigeant démissionnaire d’Ennahdha, annonce dans une radio l’interférence de l’épouse du Président dans les nominations. Le même Jelassi affirme que Kaïs Saïed ne répond plus aux appels des leaders du parti Echaâb, supposés être ses partisans, et leur a même intimé l’ordre de ne plus parler en son nom ! S’ils sont à blâmer, a fortiori que leurs pronostics se sont avérés faux jusque-là, il est vrai toutefois que la nature a horreur du vide.

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