Les incendies ont ravagé des milliers d’hectares forestiers et agricoles au cours de cet été. Cela représente une perte en végétation et en production céréalière.
Ces incendies malintentionnés ont concerné plusieurs gouvernorats, dont ceux de Jendouba, du Kef, de Béja et de Kairouan. Les agents de la Protection civile ont accouru pour maîtriser ces incendies sans succès. Des incendies ont été déclarés également en Algérie et ont détruit des milliers d’hectares forestiers. A l’origine de ces incendies et d’après les enquêtes effectuées, des actes criminels perpétués par certains individus, dont certains ont été arrêtés. La Tunisie a, en tout cas, mobilisé tout son matériel et son parc roulant ainsi que les agents de la Protection civile pour venir à bout de ces incendies. Mais de grands dégâts ont été enregistrés dans les champs forestiers et agricoles. Les agriculteurs ont perdu des sommes faramineuses pour l’achat des intrants, ainsi que des semences et des engrais pour voir leur récolte, en fin de saison, ravagée par les flammes. Une telle situation est inacceptable et plusieurs agriculteurs ont demandé aux pouvoirs publics de créer un corps de force de l’ordre contre le terrorisme agricole qui ne cesse de s’amplifier et de se développer dans nos régions.
De grandes pertes économiques
Ces actes terroristes vont jusqu’à l’assassinat des agriculteurs et des éleveurs pour s’emparer de leur production et de leurs troupeaux. Pour revenir aux incendies, il faut dire que parfois, certains citoyens inconscients n’hésitent pas à allumer un feu près d’un champ de blé ou d’un espace forestier sans se rendre compte qu’un tel acte peut causer une braise qui se transforme rapidement en incendie. D’autres citoyens ne s’empêchent pas non plus de jeter un mégot ou une allumette près d’un champ forestier ou agricole. Ces incendies causent aussi des dommages corporels aux habitants proches des forêts et des superficies agricoles. A cause des incendies, la Tunisie a perdu depuis l’Indépendance des milliers d’hectares de végétation et de champs forestiers. A chaque fois que la température augmente pendant la saison estivale, on compte des dizaines d’incendies dans plusieurs zones agricoles et forestières. Ces zones sont devenues un vrai danger pour les habitants qui essayent de fuir leurs habitations en constatant un incendie. D’autres s’abritent dans des écoles et institutions sociales sous l’égide des autorités régionales. Des arbres de grande valeur, comme les chênes et les pins qui se trouvent à Aïn Draham, nécessitent une vingtaine d’années pour se développer et, soudain, en un clin d’œil, ils se transforment en cendres à cause d’un acte irréfléchi ou malintentionné commis par un individu de passage. Une stratégie de lutte contre les incendies devrait être mise en place sous l’égide des autorités régionales et locales. Cette stratégie repose, en premier lieu, sur l’anticipation préventive, en mobilisant, à cet effet, les moyens et les équipements nécessaires, en plus des ressources humaines constituées d’agents de Protection civile et des gardes forestiers qui doivent occuper la première ligne. Ainsi, à chaque début d’incendie, les gardes forestiers lancent une alerte afin d’informer les agents de la protection civile, bien équipés et de les appeler à agir tant que l’incendie est à ses débuts. La sensibilisation et l’information demeurent également importantes pour notre jeunesse qui doit fournir des efforts dans un cadre associatif, en vue de participer à la maîtrise des incendies et de les empêcher. Pour rendre à la Tunisie sa verdure et son rayonnement, du travail reste à faire pour la plantation de la végétation et des arbustes, tout en faisant face aux actes malveillants de certains individus. La vigilance du système d’alerte doit être fonctionnelle aussi bien au cours de la haute saison que de la saison hivernale, et ce, dans le but de réduire les incendies et de rappeler à l’ordre les contrevenants.