Le Partenariat Public-Privé est un mode de financement par lequel une autorité publique fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer ou contribuer à la mise en place de services de qualité. Par ailleurs, cette action nécessite une bonne gouvernance et énormément de transparence pour assurer la réussite escomptée. Plus de détails avec M. Neji Arous, président du Gnsfp (Groupe national des structures de formation professionnelle) à la Conect. Entretien.
Donnez- nous un petit aperçu sur votre parcours professionnel ?
Avec un immense plaisir, je vous présente mon itinéraire académique et professionnel. Je suis ingénieur en informatique ayant exercé différentes activités cadre au sein de la compagnie des chemins de fer, directeur chargé des ressources humaines au Groupe Batam, ainsi que formateur auprès de structures publiques et privées de formation. En 2003, j’ai institué la structure de formation privée dénommée Groupe Interface que je gère actuellement en qualité de directeur général. J’ai été élu récemment président du Gnsfp «Groupe national des structures de formation professionnelle» à la Conect.
Par ailleurs, je suis membre permanent au sein de l’association Kyranis au bureau régional de Tunis, ainsi que membre actif au sein du Forum de Carthage et président de l’Association tunisienne de l’orientation professionnelle et du soutien pour l’emploi dont les principales missions sont la mise en œuvre d’une stratégie de soutien et pour encadrement des jeunes en quête de formation, l’adoption des idées novatrices et créatrices des jeunes pour les aider à les concrétiser dans les domaines scientifiques et artistiques et autres…
En tant que président du Gnsfp, quelles sont vos tâches au sein de la Conect ?
En ma qualité de président du Gnsfp «Groupe national des structures de formation professionnelle», je vous présente un aperçu succinct sur ce groupe et les missions dont il a la charge. Parmi ces tâches exercées : la gestion des ressources humaines et la formation des compétences pour le marché d’emploi à travers la sensibilisation des Groupes professionnels de la Conect et le développement de partenariat avec le secteur de la production en vue d’accroître le taux d’insertion des diplômés de la formation professionnelle sur le marché de l’emploi.
La promotion de la formation initiale et continue et principalement les connaissances, les compétences et les aptitudes requises pour exercer une activité dans un secteur professionnel, en vue de parvenir à l’instauration de l’habilitation comme nouvelle approche et ouverture vers les entreprises.
La représentation des structures privées de formation auprès des pouvoirs publics et principalement le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi et défendre leurs intérêts lors des négociations auprès des instances officielles nationales et régionales.
Le soutien inconditionnel et l’intérêt public aux structures relevant du Mfpe dans le but d’améliorer les compétences et les acquis professionnels des sortants des instituts de formation aussi bien publics que privés.
La consolidation des relations avec l’Observatoire national des entrées des jeunes dans la vie active pour une meilleure orientation des structures de formation privée vers les secteurs porteurs d’emploi.
En effet, le Partenariat Public-Privé, qui est un mode de financement par lequel une autorité publique fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer ou contribuer à la mise en place de services de qualité, nécessite une bonne gouvernance et énormément de transparence pour assurer la réussite escomptée. Dans ce cadre et à titre d’exemple, notre modeste contribution s’est caractérisée par une convention entre l’Atfp (Agence qui relève du Mfpe) et Interface qui permet à cette dernière d’exploiter à bon escient des équipements et des espaces pédagogiques des centres de l’Atfp à ses apprenants moyennant l’élaboration d’un cahier des charges fixant les modalités d’exécutions (lieu, équipements, coût, période, encadreur…).
Quelles sont les priorités du Gnsfp ?
La sensibilisation des structures privées de formation à mettre en œuvre des conventions similaires en fonction des secteurs de formation avec les centres de l’Atfp implantés dans toute la République. C’est une étape importante pour harmoniser la relation entre public et privé qui doit connaître une meilleure issue par l’organisation d’actions concrètes (instauration des examens nationaux de 2 ou 3 titres au profit des apprenants du public et du privé) rendant ainsi la confiance et la crédibilité au secteur privé. L’expérimentation de cette action sera ensuite évaluée dans le but de parvenir à la mise en place d’une structure nationale des titres, sans qu’il y ait de distinction entre Public et Privé.
L’encadrement des apprenants en amont et en aval, à l’instar du secteur public de la formation professionnelle, permettant ainsi la rentabilisation de la formation dispensée. Du fait que le problème de l’information et de l’orientation professionnelle a été toujours posé avec acuité, la majorité des jeunes ne bénéficient pas de conseils et d’accompagnement, les conséquences sont connues, c’est pourquoi nous considérons que l’encadrement devrait se situer continuellement : coût plus maîtrisé, diminution du taux d’abandon, et horizon plus clair des postulants. Une structure d’information et d’orientation professionnelle composée de conseillers d’orientation et dotée de documentations sur les exigences, les caractéristiques et qualifications des métiers, le marché de l’emploi local et national, les enquêtes et études et données statistiques sur les secteurs porteurs.
Cette documentation servira de base aux conseillers d’orientation pour une démarche d’accompagnement appropriée, de manière à dresser un bilan exhaustif individuel qui permettra à l’intéressé de choisir en toute quiétude le secteur ou la spécialité qui va avec ses aspirations et ses prédispositions. L’acheminement de ces jeunes ne concernera pas uniquement les centres publics, mais aussi les centres privés.
A titre d’exemple, il serait judicieux de redynamiser le financement du chèque formation et d’inclure une rubrique allouée aux modalités d’information d’orientation et de sélection professionnelle, permettant ainsi aux postulants de pouvoir connaître pré-requis et prédisposions en toute connaissance de cause pour un choix plus judicieux du métier.
Le partenariat entre le Cenaffif et le Cnfcpp, ainsi que les bureaux d’emploi, qui vise à assurer une habilitation du formateur et une approbation préalable des programmes en fonction des besoins du marché d’emploi, nécessite la mise en place de centres d’aide à l’emploi et d’orientation professionnelle au sein des gouvernorats qui serviront de relais entre les trois structures citées pour assurer des interventions rapides et ciblées se basant sur le profil du demandeur et du besoin de l’entreprise (en attendant la mise en place de cette importante structure, j’ai pris sur moi la mise en place de l’Association tunisienne de l’orientation professionnelle et du soutien pour l’emploi dans le but de réaliser un vrai soutien aux jeunes en quête d’emploi).
L’instauration d’une formation pédagogique obligatoire à tous les formateurs, avant l’entame de la formation, est de nature à valoriser la communication et lui donner plus de professionnalisme. La Conect peut jouer un rôle important par l’institution de banque de données de tous les formateurs, jusqu’à l’instauration de cartes professionnelles des formateurs.
Les groupes professionnels de la Conect représentent les différents secteurs professionnels, ce qui leur permet d’intervenir en tant que partenaires majeurs et cela s’applique aussi bien au secteur du tourisme qu’à celui du textile et habillement. Quant à notre rôle dans ces secteurs précisément, ce sera toujours la contribution à l’amélioration de la rentabilité des entreprises concernées, le développement des compétences de leurs collaborateurs et leur promotion professionnelle.