La liberté de la presse et d’expression est une responsabilité régie par un code déontologique et des normes professionnelles. Chaque abus peut conduire à des dérives qui exposent leurs auteurs à des sanctions qui peuvent être pénales. De ce fait, la prise de position vis-à-vis d’un problème ou l’expression d’une opinion sont libres du moment où le journaliste respecte les fondamentaux de son métier. La diffamation, l’insulte et l’offense ou le discours de haine et racial sont bannis du lexique journalistique. À cet effet, si un public dans un match de foot profère de gros mots ou brandit des pancartes appelant à la violence et la haine, la responsabilité du média émetteur devient éditoriale. Il est de sa responsabilité de décrire en des propos qui signalent ces faits tout en les dénonçant. Si un député ne peut être poursuivi pour les propos injurieux qu’il a dits au sein du Parlement, il est privé de ce droit quand il s’exprime dans un média ou dans un rassemblement public. Sauf s’il fait recours à son immunité. Dans ce cas, le journaliste doit remettre à sa place l’invité quelle que soit sa qualité.
Dans les médias qui se respectent, l’invité doit prendre connaissance des règles éditoriales à suivre et est appelé à s’engager en signant son acceptation de s’interdire de dire tout ce qui est en mesure de troubler l‘ordre public par exemple.
Ce rappel intervient sur fond de prolifération des injures à l’adresse du Chef de l’État sur les plateaux télé. De plus en plus d’opposants aux mesures prises le 25 juillet et le 22 septembre haussent le ton jusqu’à injurier le Président de la République. Certes, il n’est pas question de faire taire des opposants politiques mais de respecter les règles professionnelles à l’antenne ou sur les colonnes des journaux. De là à voir le journaliste lui-même s’adonner à de telles fautes professionnelles, c’est qu’il y a un vrai problème de formation et d’encadrement des journalistes dans l’exercice du métier. Ces faits dénotent aussi l’absence totale de structures de régulation internes, ce qui laisse le champ libre aux journalistes, qui conscients ou non, commettent des erreurs monumentales dans l’exercice du métier. Les conséquences de ces erreurs peuvent être lourdes pour les médias qui se voient infliger des amendes et pour les journalistes qui font l’objet de poursuites pouvant aboutir jusqu’à l’interpellation ou la mise en dépôt. L’effet contagieux de ces « médias virus » est rapide du moment qu’il investit la Toile et fait tourner la tête des journalistes pris dans la bulle du buzz. Ce n’est qu’après coup qu’on réalise l’effet désastreux des expressions outrageuses qui n’ont rien à voir avec la liberté d’expression.