
Si le secteur de l’agroalimentaire est structurellement résilient, il ne peut échapper aux nouvelles exigences et orientations du marché.
Le secteur de l’agroalimentaire est l’un des secteurs les plus résilients qui ont su survivre face à la crise économique provoquée par la pandémie covid-19. De par sa nature qui lui confère un caractère cardinal, étant donné qu’il approvisionne le marché en produits de première nécessité, l’industrie agroalimentaire a fait montre de résilience, au moment où d’autres secteurs pâtissaient des conséquences d’une crise économique sans précédent.
C’est ce qu’a souligné, en somme, Fatma Rekik, P.d.g de la société Stifen, fournisseur de l’industrie agroalimentaire, dans son intervention lors du webinaire de présentation des résultats du Baromètre 2021 des entreprises qui a été organisé, récemment, par le cabinet d’audit et de consulting EY. La dirigeante a affirmé que cette résilience, dont se targue le secteur, ne cache pas, cependant, certaines limites qui compromettent son développement. En effet, l’épidémie est arrivée avec son lot de changements et de bouleversements socioéconomiques. L’effondrement des revenus des foyers, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et la baisse des exportations sont autant de défis que le secteur de l’agroalimentaire a dû affronter, a affirmé Rekik. Les entreprises, notamment exportatrices, n’ont pas ménagé leurs efforts pour parvenir à s’adapter aux nouvelles exigences et conditions du marché. Premier écueil à franchir, la transformation du mode de consommation. La dirigeante a souligné, à cet égard, que depuis le déclenchement de l’épidémie du coronavirus, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à chercher un meilleur rapport qualité-prix pour rationaliser leurs dépenses. Ils ont également déserté les restaurants et se sont tournés vers les aliments faits maison. De surcroît, les marchés d’exportation comme l’Europe et les Etats-Unis se distinguent aujourd’hui par l’augmentation croissante du nombre des consommateurs de plus en plus conscients de la politique éthique et RSE des entreprises produisant et distribuant tous types d’aliments.
En outre, les entreprises doivent se doter d’une forte capacité d’adaptation aux transformations des canaux de distribution, compte tenu de la mouvance du marché et de ses orientations Enfin, relever le défi de la digitalisation permet d’avoir une meilleure visibilité par rapport à l’évolution du marché, a expliqué la dirigeante. Elle ajoute : « Structurellement, le secteur agroalimentaire est résilient. Mais la résilience organisationnelle dépend de l’entreprise et de sa capacité d’adaptation aux changements du marché».