Par Yosra Naoui | Chercheuse en lettres modernes |
Il est mondialement convenu que le mois d’octobre est le mois des femmes par excellence. Un mois teinté de rose où, normalement, on pense aux femmes et à leur féminité, sans cesse menacée par différents types de cancer (seins, ovaires, etc.). Rien qu’en Tunisie, on recense plus de 3.000 nouveaux cas par an et pour cause : le stress du quotidien.
Les femmes doivent démontrer qu’elles peuvent assumer les divers rôles assignés par la société et ses codes : être une épouse remarquable, une femme au foyer responsable, une mère irréprochable toujours prête à faire des concessions, même aux dépens de sa santé et de sa volonté. La question qui se pose est de savoir si notre société reconnaît réellement tous ces efforts féminins ?
Personnellement, je ne le pense pas. En fait, je n’insinue pas que nous manquons de législation. Bien au contraire, mais il nous manque juste l’application des lois, ainsi que leur mise à jour.
Je trouve aberrant qu’en 2021, nous sous-estimons encore le travail ménager. Une femme au foyer, qui veille nuit et jour au bon fonctionnement de sa famille, ainsi que sa maison, ne reçoit aucune reconnaissance de la part de l’Etat, mise à part, peut-être, l’allocation familiale qui n’a malheureusement pas été révisée depuis les années soixante et reste toujours comprise entre 7D,500 pour le premier enfant et 3D,500 pour le troisième enfant par mois.
Si donc, par “malchance”, vous avez plus de trois enfants, votre allocation n’augmentera pas pour autant ! Alors que dans d’autres pays, la femme au foyer reçoit un salaire comme étant une femme qui travaille chez elle. C’est le cas en Allemagne, en France et j’en passe. N’est-il pas grand temps de réviser ces lois bien révolues et donner finalement leurs droits aux Femmes ? Qu’elles soient femmes au foyer ou bien fonctionnaires. N’oublions pas que la société est redevable à ces deux catégories.
