Accueil Culture «The French Dispatch» de Wes Anderson au cinéma: Hommage à l’âge d’or du journalisme

«The French Dispatch» de Wes Anderson au cinéma: Hommage à l’âge d’or du journalisme

Ayant fait les frais d’une pandémie féroce, le dernier long métrage de Wes Anderson a été retardé maintes fois pour sa sortie mondiale attendue. Les JCC l’ont présenté à quelques jours de sa sortie officielle dans le reste du monde et, hier, l’Agora s’est chargé de le programmer en fin de soirée. Probablement sa dernière projection au cinéma. Bel hommage au cinéma noir et blanc et à l’histoire de Paris, racontés autrement. 


«The French Dispatch», signé Anderson, a longtemps fait parler avant sa sortie, et pour cause : sa distribution de qualité. Le casting réunit une poignée d’acteurs et actrices à la notoriété importante et venues de tout bord :  de Bill Murray à la nouvelle Cécile de France, de Tilda Swinton à Mathieu Amalric, d’Adrien Brody à Léa Seydoux, en passant par Frances McDormand, Owen Wilson, Timothée Chalamet, Benicio del Toro, Guillaume Gallienne ou encore la jeune Algérienne Lyna Khoudri, ainsi que Soirse Ronan et Elizabeth Moss et la liste est encore longue.

Différentes nationalités, différentes têtes d’affiche, toutes ou presque confirmées. Le film sur 2h15 raconte une France autre, riche de son histoire, d’anecdotes, d’art et de littérature. Telle une anthologie, le récit parvient à convaincre.

Le réalisateur américain mais profondément francophile s’est inspiré des publications du journal «The New Yorker» afin de ficeler son scénario. Il s’est profondément imprégné d’un journalisme à l’ancienne afin de reconstruire une France Vintage et qui provoque, de nos jours, nostalgie et attachement à des temps passés. Le film est un spectacle sur grand écran aux tournants inattendus. Les scènes courtes, que certaines grandes stars assurent, parviennent à mettre plein les yeux à un large public. Mais miser sur le divertissement peut cacher des faiblesses dans un scénario qui raconte une France d’antan idéalisée voire longtemps rêvée.

«The French Dispatch» ne peut avoir un seul résumé tant il est composé de récits parallèles : le film met en scène un recueil d’histoires tirées du dernier numéro d’un magazine américain publié dans une ville du XXe siècle et rend hommage au rédacteur en chef et fondateur de ce journal, décédé et interprété par Bill Murray. Les journalistes, travaillant avec lui, sont installés dans la petite ville française fictive d’Ennui-sur-blasé : Ils lui rendent un dernier hommage en rassemblant les articles et sujets qui ont fait les beaux jours du journal.

Les sujets qui ont fait ces diverses rubriques sont racontés à un spectateur qui se retrouve happé par l’histoire d’un reporter en train de raconter l’histoire de sa ville, d’un prisonnier psychopathe, des aléas de jeunes étudiants dans un Paris déchiqueté par l’après-guerre, ou d’un commissaire à la recherche de son fils kidnappé.

A travers ces histoires, le film revisite certains tournants de l’histoire de France comme Mai 68, la cuisine à travers l’histoire, les violences policières qui persistent, ou l’art devenu trop élitiste. Le film, découpé tel un livre littéraire, est un hommage à Jacques Tati. Il est puissant de par ces personnages loufoques, ces décors qui font rêver et sa musique hyper rythmée. L’hommage rendu à un journalisme d’antan reste exceptionnel.

 

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