Ezzedine Saïdane, expert économique
« La Tunisie passe par des difficultés économiques et financières, sans précédent. Nous avons pris du retard dans la recherche de solutions, d’où les chiffres dangereux de la dette publique et extérieure, et la dégradation de la confiance des agences de notation et des bailleurs de fonds. Les dépenses de l’Etat dans le budget de 2022, et contrairement à ce qui se propage dans les médias et par le gouvernement, augmenteront de plus de 11%. Le Fonds monétaire international n’a rien imposé à la Tunisie. Je vous rappelle que les engagements non tenus de réformes envers le FMI sont là, depuis 2013. En comparant le document que la Tunisie va présenter au FMI avec la loi de finances, de grandes difficultés quant à la réalisation des réformes vont apparaître, vu la situation économique, financière, sociale et politique ».
Nabil Abdellatif, expert-comptable
« La sortie de la Tunisie sur le marché international est tributaire de la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), et ce, malgré la dégradation de la note souveraine de la Tunisie par les agences de notation. Une fois cet accord conclu, la Tunisie pourrait, à partir du mois d’avril 2022, accéder de nouveau aux marchés de capitaux internationaux. Cela pourrait être difficile avec la politique d’austérité préconisée par plusieurs pays, suite à la crise sanitaire, ce qui impacterait les échanges commerciaux de la Tunisie avec les pays de la Méditerranée. La reprise économique dépend aussi de l’ampleur de la vague épidémique, qui devra être maîtrisée d’ici à fin mai prochain. La préservation de la stabilité du dinar tunisien est parmi les grands enjeux du gouvernement, en 2022, pour pouvoir maîtriser le taux d’inflation et améliorer le pouvoir d’achat. L’année 2022 est l’année des défis. Le milieu d’affaires s’attend à l’émission de décrets-lois encourageant l’investissement. Je tiens à préciser que la situation de nos voisins algériens et libyens pourra donner un nouvel élan à l’économie tunisienne ».
