Une bonne gouvernance implique, aujourd’hui, que priorité soit donnée aux problèmes économiques et sociaux de la Tunisie.
Aux finances et a l’endettement de l’Etat. Aux besoins pressants du budget. Au chômage et à la pauvreté. Plus actuel que jamais, aux négociations avec le FMI.
Il y a meilleure conscience de cela, on en convient. Mais la question n’est toujours pas éludée .S’y emploie-t-on vraiment ? Peut-on vraiment s’y consacrer ?
Prime obstacle, un «classique» : les politiques, nos politiques, ont, généralement, l’esprit ailleurs. Spécialement dans les postures, dans les idées, les adversités. Pis et plus fréquent : dans les règlements de comptes et les confrontations revanchardes.Le pays est proche du scénario grec, libanais, du club de Paris, pendant ce temps les digressions battent leur plein. Désaccord Ugtt-Gouvernement, affaire Bhiri, affaires de la cour des comptes, sans compter les discours échaudés, les accusations et les contre-accusations. Le fait-on par inadvertance? Le fait-on à dessein ? Qu’importe, les affaires passeront, les digressions aussi, mais le mal sera peut être définitivement consommé.
Second obstacle, réel, mais pas suffisamment perçu : d’autres urgences se manifestent entre-temps.
Exemple de cette pandémie du covid qui repart au moment où on la croyait maîtrisée. En Europe, en Amérique, en Asie et en Australie, le variant Omicron a déjà largement «fait des siennes», le choc est près d’être assimilé. En Tunisie, visiblement pas encore. Les chiffres diffèrent d’abord. En hausse, mais moins rapide. Les conclusions tardent en conséquence. Le plus probable est qu’une vague Omicron est aux portes. Qu’il va falloir s’y repréparer avec tout l’arsenal médical et hospitalier. Plus même : avec une autre approche des vaccins. L’Omicron ne provoque pas de «formes graves», affirment les virologues, mais il révèle, de plus en plus, que les vaccins utilisés à ce jour, n’en étaient, et n’en sont encore, qu’à un stade expérimental.
Conclusion, ailleurs comme, à plus forte raison, ici : le covid menace de redevenir une priorité nationale , «concurrençant» ô combien l’économique et le social, tel qu’en 2020 et une partie de 2021.
Déduction, aussi, pensons- y un peu , une bonne gouvernance implique encore , en temps de crise , que rien ne soit livré au hasard. On pense à la culture qui se désagrège sous nos yeux, qui est pourtant remède à tout. Solution à la base. À vrai dire, priorité des priorités.