On ne sait pas, jusqu’à aujourd’hui, comment notre championnat a été classé un jour comme meilleur championnat arabe. C’est que, sportivement et économiquement (valeur marchande), on était toujours presque derrière quelques championnats : saoudien, qatari, égyptien ou marocain, qui avaient (et qui ont encore) une bonne distance concernant l’infrastructure, la qualité des joueurs et surtout l’attractivité. Notre championnat ne vaut, sur le plan arabe ou africain, que par ses grands mastodantes, en premier lieu les affiches tel le derby tunisois. Le prestige de quelques clubs fait que notre championnat soit intéressant et demandé.
Sinon, et sur la durée, et en moyenne, c’est un championnat creux, faible et de plus en plus irrégulier. Rien que cette saison, et alors qu’on est au mois de février, nous n’avons joué que la moitié d’une première phase d’une formule abrégée! On a raté les mois de septembre et d’octobre pour subir une trêve trop longue à cause du championnat arabe et par la suite la CAN. Entre-temps, des clubs en difficulté financière, faute de recettes de billetterie et de sponsoring, mais dont les présidents font toujours du mercato et s’engagent dans des dépenses. N’est-ce pas un paradoxe? Et quand on voit ce nombre fou de litiges gagnés par les joueurs aux dépens de leurs clubs (y compris l’EST, le club le plus riche qui a perdu les services de Benguit et Khénissi pour des dus), on se demande alors pourquoi ces présidents de clubs réclament l’aide du ministère des Sports pour continuer à survivre. Ils se disent étouffés par les dettes et par le besoin en financement de salaires, mais en même temps, ils dépensent, ils sont actifs sur le mercato. Une «hypocrite» contradiction et un non-sens de la part de présidents incompétents et incapables de trouver des solutions. De quel championnat crédible parle-t-on? Cela devient absurde, folklorique. Ce n’est pas une question d’aides à donner ou de dettes Cnss à effacer, c’est une question de manière de gérer et de dépenser. C’est une question de crédibilité de ces présidents attachés à leurs sièges, mais qui attendent que les autres leur viennent en aide. Championnat «fantoche», c’est une évidence.