Accueil A la une Campagne céréalière: Une bonne récolte mais…

Campagne céréalière: Une bonne récolte mais…

Alors que la récolte des céréales s’annonce bonne, les acteurs agricoles s’inquiètent de l’impact négatif sur le fret routier et font leurs comptes. À cause des surcoûts que l’Office des céréales refuse de prendre en compte, la menace d’une grève des transporteurs par camion risque de chambouler les plannings de la collecte et entraîner une rupture de stock. Des solutions s’imposent.


Le transport routier par camion reste le principal moyen de fret des céréales. Cependant, les producteurs de blé et autres céréales s’inquiètent de l’impact d’une probable grève des transporteurs où plusieurs acteurs du monde agricole seront impactés. L’on se rappelle qu’en 2019, l’ancien ministre de l’Agriculture, Samir Taïeb, avait annoncé que des camions de l’armée nationale seront mobilisés pour contribuer au transport de la récolte céréalière (des centres de collecte vers les silos) dans certaines régions où des récoltes records sont enregistrées cette année-là. En effet, pour comprendre l’origine de la grogne des transporteurs de céréales, il est à rappeler que la majorité des coûts de transport dans la chaîne est supportée par l’Office des céréales (OC), puisque l’OC gère et paye les charges de transport. L’OC prend également en charge les coûts de livraison aux clients vu que l’OC est chargé de la livraison de céréales aux concessionnaires et pour les meuneries au-delà de 30 km. Les meuneries supportent les coûts de transport jusqu’à 30 km. Pour les cinq dernières années, la moyenne annuelle des quantités de céréales manipulée a atteint près de 30,6 millions de quintaux dont 97% sont assurés par les camions et le reste par le transport ferroviaire. Cependant, l’évolution constante des prix d’acquisition des camions engendre des surcoûts pour ces sociétés qui recourent au leasing pour renouveler leurs parcs. À ajouter la hausse permanente du prix du carburant et l’envolée des prix des pièces de rechange ainsi que l’augmentation des salaires des chauffeurs semi-remorques, alors que les prix fixés par l’OC ne permettent plus de couvrir les charges des transporteurs. À cet effet, les revendications des sociétés de transport des céréales, sollicitant un ajustement au niveau de la grille de l’OC, ne trouvent pas écho auprès des responsables. Face à un préavis de grève, au lieu de trouver des solutions, l’OC a menacé de recourir à la réquisition des camions, ce qui a irrité davantage les transporteurs de céréales.

Selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), la campagne céréalière 2021-2022 se déroule jusqu’à présent, dans de bonnes conditions dans la plupart des zones de production.

L’Onagri révèle que la récolte céréalière de la saison agricole 2020-2021 en Tunisie devrait atteindre 16,4 millions de quintaux. Il est à noter que notre pays réserve une enveloppe en devises pour l’importation du blé. Elle a enregistré un déficit de la balance commerciale de l’ordre de 1,952 milliard de dinars en décembre 2021, dû en grande partie à une hausse de 25,9% des importations de céréales. En 2020, les besoins d’importations céréalières en Tunisie ont atteint environ 3,8 millions de tonnes, soit environ 20% de plus que les importations de la campagne précédente et 5% de plus que la moyenne du précédent quinquennat.

En outre, l’absence de silos de stockage de céréales de grande capacité dans le Grand Tunis demeure lui aussi un obstacle pour la réduction de la facture du transport des céréales.

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