A moins d’un mois de la clôture officielle, le 20 mars prochain, de la consultation populaire sur les contours de la Tunisie post-25 juillet et 22 septembre, la polémique bat toujours son plein entre ceux, d’une part, qui la considèrent comme une campagne de propagande visant à enraciner auprès des Tunisiens les fondements du projet de société ambitionné par le Président Kaïs Saïed et ceux, d’autre part, qui estiment que la refonte du modèle sociétal tunisien doit découler impérativement d’un dialogue national ouvert à toutes les sensibilités politiques, sociales et intellectuelles, y compris celles qui ont malheureusement échoué dans la gestion du pays au cours de la décennie écoulée, mais qui sont disposées à reconnaître leurs erreurs et à promettre de réviser leurs approches.
Le décor intellectuel ou idéel accompagnant la consultation étant planté dès les premiers jours de son démarrage officiel, voire dès la révélation de son organisation, on palabre à souhait, ces dernières semaines, sur les résultats auxquels elle a abouti jusqu’ici et sur les raisons derrière la faible participation des Tunisiens à ce rendez-vous de dialogue populaire considéré par plusieurs observateurs, y compris parmi ceux qui s’y opposent, comme une première dans l’histoire de la Tunisie moderne.
Une première dans l’histoire dans le sens où les Tunisiens sont invités à s’exprimer en toute liberté et responsabilité, et surtout dans la confidentialité totale, seuls face aux écrans de leurs PC ou GSM, loin des regards contrôleurs ou «des interventions amicales», voire des pressions qui ne disent pas leur nom, sur tout ce qu’ils attendent pour leur pays et aussi sur leur engagement à servir les recommandations de la consultation.
Et qu’importe si la participation des citoyens à la consultation n’a pas été à la hauteur des attentes et qu’importe également si les préposés à la gestion de la consultation n’ont pas réussi à mettre en œuvre la stratégie médiatique ou la campagne de sensibilisation et d’information propres à en faire l’événement civilisationnel n°1 de la Tunisie post-25 juillet. Il reste toujours légitime d’affirmer que les Tunisiens ont eu l’opportunité de dire haut et fort ce qu’ils avaient sur le cœur, de penser librement leur avenir et de faire part librement de leur conviction que leurs approches et leurs espérances seront prises en considération, loin de toute instrumentalisation ou exploitation à caractère politique.