Malgré la crise, on le fête dans les règles de l’art
Des supermarchés et épiceries qui connaissent une grande affluence de clientèle…Les préparatifs pour le mois de Ramadan se font dans les règles de l’art malgré le budget serré du Tunisien…
Les Tunisiens, comme à l’accoutumée, se préparent bel et bien pour accueillir cet évènement aussi important durant tout un mois et le célébrer comme il se doit : les épiceries, supermarchés… sont pris d’assaut par des clients, venus pour se procurer quelques denrées et produits. Nous étions au centre-ville de Tunis au cours de la semaine dernière, pour voir comment les Tunisiens se préparaient pour le mois saint. Reportage…
Une dynamique inhabituelle a marqué le souk de Boumendil ainsi que les artères du centre-ville, les clients s’arrêtent devant les marchands ambulants qui proposent des ustensiles de cuisine utiles et surtout à des prix très abordables.
Plusieurs sont attirés par ces offres promotionnelles pour le mois saint. Sana, mère de deux enfants, a pris l’habitude depuis des années déjà de renouveler sa cuisine pour bien démarrer le mois saint et la garnir avec de nouveaux articles, tels que les nappes, le set de table (verres et carafes) pour les repas du mois saint. «Cette année, je n’ai pas acheté grand-chose comme à l’accoutumée à cause de mon budget qui a été réduit à cause de la cherté de la vie. Je me suis contentée uniquement d’acheter de nouveaux ustensiles de cuisine à 34 dinars et je me suis rendue au souk à la recherche de quelques articles en plastique et à prix très cassé afin d’avoir l’air de renouveler et rénover toute la cuisine pour le mois saint. Contrairement aux années précédentes, j’ai préféré gérer le budget consacré au mois saint pour me procurer des produits de base, qui sont plus nécessaires, car les prix ont beaucoup augmenté ces derniers temps», lance la dame avant de nous quitter pour poursuivre sa balade et ses courses.
Juste en face de ces marchands ambulants qui se sont placés un peu partout, sur les trottoirs, on remarque également une grande affluence de clients sur les épiceries d’à côté qui proposent aux clients toutes les denrées et aliments usités habituellement au cours du mois de Ramadan ; une grande variété de fromage, huile, olive… ainsi que beaucoup d’autres proposant des sucreries spécial Ramadan, tel que la zlabia, le makroudh… pour la rupture du jeûne.
Tout devient cher
Lobna, une femme sexagénaire, et sa fille se sont arrêtées devant ce vendeur pour garnir leur couffin de produits élémentaires et basiques pour le mois saint. «Les prix des denrées alimentaires ont beaucoup augmenté, on essaye de bien gérer notre budget un peu serré et de prendre de petites quantités en nous contentant uniquement du nécessaire sans trop dépenser d’argent tout en essayant de fêter le mois saint convenablement», lance Lobna avant de renchérir : «C’est un peu dur de bien gérer ce mois parce que d’habitude, on dépense beaucoup plus pendant le mois saint qu’en période normale, mais on fait avec. Même si l’argent fait défaut, on essaye tout de même de nous offrir quelques plaisirs et satisfaire nos besoins ainsi que ceux de nos enfants après une longue journée de jeûne. Tout devient cher, voire très cher, heureusement, et en tant que bonne gestionnaire, j’ai pu faire des économies durant les mois précédents pour faire face au mois de Ramadan».
Nous avons quitté cette femme qui faisait ses courses et ses provisions pour le mois saint, et nous avons continué notre balade dans les ruelles de la ville. L’un des marchands de produits alimentaires basiques nous a déclaré qu’une forte demande de produits de consommation pendant le mois saint est remarqué auprès de ses clients qui se rendent en grand nombre à son épicerie depuis quelques jours déjà. «Bien que la crise économique soit bien saillante et ait visiblement impacté le budget du Tunisien, l’on remarque tout de même une affluence de clients durant le mois saint plus que pendant la période normale», note le vendeur avant de s’excuser et aller servir une cliente qui venait d’entrer.