C’est dans le village de Bishni, délégation d’El Fawar, à Kebili, que s’est tenue avec succès la 2e édition de cette manifestation théâtrale au Sahara. Après «Le village d’Al Sabiya», l’année dernière, place à un nouveau décor, qui répond à l’esprit du festival et aux attentes des spectateurs, à l’affût de la moindre petite initiative artistique.
Hafedh Khalifa, directeur et fondateur de la manifestation, a rassemblé un public au « Carthage du sud », appellation insolite que ce même public local attribue à cette région du sud tunisien. Le contenu théâtral de cette session a été adapté à des lieux arides et désertiques, aptes à accueillir un nombre de représentations et de spectacles scéniques qui reflètent une esthétique nouvelle.
La décentralisation de l’art reste prioritaire pour l’équipe organisatrice, en plus de la promotion du secteur culturel dans les régions, spécifiquement dans les zones défavorisées. Ressusciter le tourisme intérieur et initier les habitants au théâtre restent tout aussi importants.
Cette 2e session a vu défiler 28 représentations issues de différents pays comme la Tunisie, le Kurdistan, le Maroc et l’Italie. Un atelier de création de marionnettes a été tenu sous la direction du Dr Zouhair ben Tardayet et de la professeure Aida Jabli. Un symposium scientifique international a également été présenté sous la direction de Dr Zouhair ben Tardayet, avec la participation des pays cités ci-dessus. L’édition s’est caractérisée par des formations tenues pendant 2 mois avec un stagiaire et une dizaine de professionnels. Des spectacles pour enfants ont été présentés. Le festival était gratuit. Entre 1000 et 3000 spectateurs étaient présents pendant 5 jours. Des jeux pour enfants ont été programmés. Économiquement parlant, la manifestation a permis à une soixantaine de locaux de travailler, entre autres, dans l’enceinte de l’hôtel de la région.
Ce mini-festival du Sahara a répondu à la vision des organisateurs : celle de créer autrement en diversifiant le contenu et dans des espaces nouveaux ailleurs que dans des lieux traditionnels et fermés comme les théâtres fermés et autres lieux culturels. Du théâtre dans les dunes du Sahara !
crédit photo : A.A.C : Académie d’Arts de Carthage
