Accueil Culture L’art de la broderie à Hammamet : Un patrimoine culturel à préserver

L’art de la broderie à Hammamet : Un patrimoine culturel à préserver

Hammamet est connue pour sa broderie. À l’occasion du mois du Patrimoine, la ville célèbre cet art et ses atours. Une broderie caractérisée par ses artisans et ses artisanes. Un art digne d’un patrimoine, hérité de mère en fille, d’une génération à une autre. 

Ainsi, le Centre culturel international de Hammamet, la Maison de la Méditerranée pour la culture et les arts, en collaboration avec l’’Association « les ambassadrices de Hammamet » (Safirat), organise le 18 mai 2022 une journée à partir de 10h00 à Dar Sebastian pour célébrer les tenues et vêtements traditionnels puisés dans le patrimoine hammamettois avec la présentation des étapes de la confection de l’habit, du traçage du dessin, Rchima, à la broderie, Triza et enfin à la couture et Tahrij. Les artisanes auront l’occasion de parler de leur savoir-faire et de leur transmission. La clôture se fera par un défilé mettant en valeur les rituels du mariage traditionnel à Hammamet et les habits portés par la mariée. Les organisateurs de l’évènement étalent, dans l’annonce de l’initiative, les caractéristiques de cet habit.

La précision et le savoir-faire de ces femmes font leur réputation. Les broderies de Hammamet sont  célébrées et évoquées dans les manuels de couture et racontent l’histoire de Hammamet, son passé, conservé jusqu’à nos jours. Les mamans veillent à transmettre à leurs filles cet art ancestral.

Une broderie qui reste toujours au goût du jour. La variété des tissus, laine, soie, coton, lin, velours, s’ajoute à la richesse des matériaux : fil d’or, fil d’argent plat, paillettes, cannetille, galons, boutons, broderie, dentelle mécanique ou faite à la main, rubans et rosaces font les ornements de cet habit local. Le traçage des dessins, la broderie et l’ornementation des cols, des bouts des manches et des bordures inférieures des habits, sont exécutés par la « rachama», la «tarraza» et la «harraja». Il suffit de se munir de quelques fils et d’une aiguille, et de faire preuve de créativité.

Hammamet est réputée par l’originalité et la diversité de ses costumes traditionnels, surtout féminins. Des costumes qui sont remarquablement bien conçus comme « Al Keswa Kebira », « La Jebba Matrouza » et qui reste la plus chère. « La Jebba Akri » avec une moitié rouge et l’autre noire est portée par les femmes de Hammamet pendant le deuxième jour du mariage. La mariée  porte aussi une toque ronde toute dorée « Taaguiya » sur la tête et un foulard « Fouta Hrir » en soie pour ajuster la tunique au niveau de la taille. Le «kadroune» est un habit en laine à longues manches, porté surtout en hiver. « Al Kamis» et le « Seroual », sont  tous deux confectionnés à partir d’un tissu blanc et brodé. La «souriya» ou «kmijja» est une chemise qui s’agrémente de broderies au fil d’or. La «farmela» est un gilet généralement brodé. Le «mérioul fadhila» est un tricot fait en fils de coton ou de soie. Le « Tigar » est porté par la mariée avec la coiffe locale. « Eckmak » est une chaussure brodée main, avec des fils de soie.

Les accessoires sont les compléments indispensables pour rehausser la beauté des costumes féminins à Hammamet. En plus des coiffes, richement décorées de broderie de soie, d’argent, de perles et des chaussures aux broderies adaptées, il y a les bijoux traditionnels qui persistent à travers les temps et les époques (romaine, byzantine, arabe, turque et andalouse) pour ajouter un peu plus d’éclat aux tenues et au charme de celles qui les portent et qui avaient pour noms « Skhabe » «khalkhal», «hjar», «Khajla» «tlila» et «jlaïet».

L’habit traditionnel de la femme hammamétoise est connu par son authenticité. Ces femmes hammamétoises sont les détentrices d’un savoir-faire traditionnel. Elles façonnent même la mémoire collective. Elles conservent, perpétuent et transmettent, aux jeunes générations, un patrimoine culturel et identitaire.

Ainsi, tout effort de sauvegarde de l’artisanat traditionnel doit tendre essentiellement non pas à préserver les objets artisanaux seulement, mais à soutenir les artisanes et les artisans, de les pousser à continuer à produire des réalisations de toutes sortes, de transmettre leurs compétences et leur savoir-faire aux autres et aux nouveaux apprentis.

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