Accueil Economie Lancement du Livre Blanc «Ticad 8 : Projets d’investissement» : Des projets fiables et soutenables pour l’investissement en Tunisie

Lancement du Livre Blanc «Ticad 8 : Projets d’investissement» : Des projets fiables et soutenables pour l’investissement en Tunisie

Le livre blanc : «Ticad 8 : Projets d’investissement» représente un document de référence significatif pour les entreprises japonaises et tunisiennes qui cherchent des opportunités d’investissement dans le cadre du partenariat triangulaire Japon-Tunisie-Afrique.

A l’occasion de la 8e édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8), qui aura lieu en Tunisie les 27 et 28 août 2022, la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-japonaise (Ccitj) a annoncé, lors d’une conférence de presse tenue récemment, le lancement du livre blanc «Projets d’investissement: le document de référence». Fruit d’un travail qui a débuté depuis début décembre 2020, ce livre blanc présente, aujourd’hui, une trentaine de projets fiables et soutenables pour l’investissement en Tunisie. L’objectif de ce travail est toujours de soutenir et présenter des projets concrets, réalisables, bancables, implémentables…, et ayant une certaine maturité.

La Ticad, une opportunité pour la Tunisie et l’Afrique

Dans son mot d’ouverture, Hedi Ben Abbas, président de la Ccitj, a indiqué que la Ticad 8 intervient à un moment critique pour le continent africain. Outre un contexte macro-économique dégradé par la pandémie de la Covid-19, le conflit en Ukraine a entraîné une dégradation du contexte international. Mais malgré cette situation, qui ne semble pas trop rassurante, il faut toujours nous engager à penser au futur et agir pour se donner des objectifs réalistes et qui ont du sens.

«A l’heure où la Tunisie, à l’instar de plusieurs autres pays, traverse une période très difficile de son histoire pour se relancer et relancer son économie, la Ticad représente une vraie opportunité, non seulement pour notre pays, mais pour l’ensemble du continent africain, étant donné qu’aujourd’hui, avec les crises géopolitiques que le monde connaît, le centre de gravité s’est déplacé vers l’Afrique. Pour nous, il n’y a aucun doute, toute crise offre des opportunités à saisir. Et ce qui se passe actuellement à l’échelle internationale est une véritable opportunité pour l’Afrique qu’on ne doit pas rater à l’heure où nous et notre partenaire japonais continuons toujours à croire à l’Afrique et au potentiel africain», a-t-il précisé.

La triangularité reste le maître des mots

En effet, les projets choisis dans ce document, qui en est juste à sa première édition, s’inscrivent nécessairement dans le cadre de la triangularité avec une dimension africaine (intérêt du Japon, de la Tunisie et de l’ensemble des pays africains). Même les projets qui sont tuniso-tunisiens sont duplicables et ont le potentiel d’être transférés et implémentés dans d’autres pays africains. Dans ce cadre, un comité de sélection, chargé de respecter la transparence, ainsi que la confidentialité des projets, a été créé à cette fin.

«L’édition d’aujourd’hui est notre premier pas, car nous sommes encore à mi-chemin. Nous souhaitons que ce livre blanc soit un document de référence et de travail qui peut évoluer. Sur plus de 120 projets qu’on a reçus, 32 ont été sélectionnés avec des dimensions africaines. On peut, par la suite, mettre en contact les potentiels investisseurs intéressés par tel ou tel projet. Donc, c’est un document de référence avec une attention particulière portée aux startup et à l’innovation, puisque l’intérêt premier de nos amis japonais se base sur ces deux éléments. Raison pour laquelle, on a aidé plusieurs startup à pouvoir présenter leur projet, à avoir un complément d’information, à mettre en forme leur projet… Cette première édition est déjà en ligne sur la plateforme de la chambre», a précisé M.Ben Abbas.

La deuxième édition aura lieu en juillet 2022 pour plusieurs raisons. En effet, la Ccitj a pris contact avec l’ensemble des ambassades et des représentations diplomatiques africaines en Tunisie pour leur dire que la Ticad est pour vous aussi. «Et donc, elles auront largement du temps (jusqu’au 30 juin) pour  nous adresser leurs projets et pour pouvoir travailler avec elles, main dans la main, avec un comité de sélection et de modélisation de projets. Pour sa part, l’Etat tunisien travaille d’arrache-pied pour préparer des projets implémentables et réalisables dans des délais raisonnables… Pour ce faire, courant le mois de juillet, on va éditer une deuxième édition avec des projets qui doivent être dans le cadre d’un PPP. Par ailleurs, une troisième et dernière édition aura lieu à l’approche de la Ticad 8», a-t-il souligné.

Trois défis majeurs en Afrique

De son côté, M.Shinsuke Shimizu, ambassadeur du Japon en Tunisie, a indiqué que l’ambassade a joué le rôle de facilitateur de contact avec la partie japonaise pour parvenir à la concrétisation de ce projet et pouvoir conclure des partenariats entre les entreprises japonaises, d’une part, et tunisiennes et africaines, d’autre part.

«Il n’est pas inutile de rappeler que la Ticad a été créée en une période de crise, plus précisément au moment de la guerre froide, et à l’heure où les bailleurs de fonds traditionnels européens ont détourné leur attention et leur aide vers l’Europe de l’Ouest, qui était victime de cette guerre froide. C’est le Japon qui a comblé ce vide. Nous sommes sollicités pour établir notre modèle de développement en Afrique sur la base d’ownership et de partnership.  Aujourd’hui, la Ticad traite trois défis africains : économie et développement, social (éducation santé) et paix et sécurité. Ces trois thématiques seront maintenues pour assurer la reprise économique après la pandémie. Et durant la Ticad 8, on débattra la reprise économique post-Covid-19 et les divers défis accentués par la situation pandémique (digitalisation, économie verte…), le rôle primordial du secteur privé, les opportunités qu’aura la Tunisie pour devenir une porte d’entrée pour tisser des partenariats stratégiques en reliant le Japon au continent africain…Tout cela en mettant plus d’accent sur l’appui aux startup, surtout celles qui sont impliquées et engagées dans les défis sociaux, comme l’environnement, l’inclusion sociale et financière, le changement climatique… En un seul mot, la Ticad est un forum multilatéral avec des leaders japonais, tunisiens et africains», a-t-il souligné.

 


7.200 millions de dollars et 47.035 postes d’emploi

Mohamed Mehdi, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-japonaise, a indiqué, qu’au total, la Ccitj a reçu 100 projets, dont 14 PPP. Après consultation, 32 projets ont été sélectionnés dont 11 PPP. Les projets reçus sont d’une valeur de 300 millions de dollars (investissements déclarés) et ils sont capables de créer pas moins de 9.500 postes d’emploi. S’agissant des projets sélectionnés hors PPP, ils sont d’une valeur de 178 millions de dollars (toujours en investissements déclarés) et 2.170 postes d’emploi sont prévus. Et pour les projets reçus en PPP, ils sont d’une valeur totale de 7.200 millions de dollars et capables de créer 47.035 postes d’emploi. S’agissant de la nature des projets ; 50% sont des demandes de financement et des recherches à des levées de fonds, 20% cherchent à concrétiser des partenariats commerciaux pour se développer, alors que 30% cherchent des partenariats stratégiques. «Ce sont tous des projets stratégiques qui auront un impact national. Et après la publication de ce livre blanc, on va mettre en place un groupe de travail pour la coordination et le suivi, jusqu’à la concrétisation de ces projets pour qu’ils soient implémentables d’ici un ou deux ans. Pour ce faire, on a proposé la création d’un comité mixte (Etat-chambre) pour pouvoir faire le suivi de ces projets».


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