crédit photo : © Koutheir KHANCHOUCH
Comme chaque année, les épreuves du baccalauréat s’accompagnent de quelques ratés. En effet, 20 minutes seulement après le début des épreuves, le sujet de philosophie s’est retrouvé sur les réseaux sociaux. Mais lorsque les médias parlent de fuite, le ministère de l’Eduction, lui, préfère parler «d’une opération de triche». Si au final le résultat est le même, le ministère s’est senti obligé d’atténuer la portée de l’incident.
Pour la presse, les épreuves du baccalauréat sont un marronnier qui fait la une chaque année à la même période, mais pour les 134.950 candidats, ces épreuves revêtent une importance capitale et pour un grand nombre d’entre eux, ces quelques jours d’examens marquent une transition fondamentale dans leur vie de jeunes adultes. Peu après 7 heures, les premiers candidats ont commencé à affluer aux abords du Lycée Ibn Rachik à Ez-zahra. Certains, fiches à la main, continuent à tenter d’imprimer dans leurs mémoires les quelques notions de philosophie. Les yeux gonflés, une jeune fille psalmodie les citations de philosophes et leurs positions sur tel ou tel sujet.
Bien majeurs et peut-être très bientôt indépendants, certains candidats se font accompagner par leurs parents, qui cachent leur angoisse en distribuant des sourires crispés à leurs progénitures. A l’entrée du lycée, deux agents de police veillent au grain pour éviter tout incident, mais aussi et surtout pour protéger les candidats.
A 8 heures précises, tout était prêt, et à l’extérieur du centre d’examen, plus aucun élève, plus aucun parent. Il est temps que chacun se concentre sur sa feuille d’examen.
Comme à chaque année, certains faits méritent d’être soulignés. A Sfax, neuf candidats du centre des non-voyants passent la session principale du baccalauréat (section Lettres). C’est une première pour le centre.
Comme à chaque année également, les épreuves du baccalauréat s’accompagnent de quelques ratés. En effet, 20 minutes seulement après le début des épreuves, l’examen de philosophie s’est retrouvé sur les réseaux sociaux. Mais lorsque les médias parlent de fuite, le ministère de l’Eduction, lui, préfère parler «d’une opération de triche». Si au final le résultat est le même, le ministère s’est senti obligé d’atténuer la portée de l’incident.
Aux alentours de 11 heures, les premiers candidats commencent à sortir du lycée, tenant souvent les énoncés et le brouillon à la main. Pour la plupart, ils commencent à réfléchir à l’épreuve du lendemain. Pour Aziz, ce sera l’informatique, la matière principale de sa section.
«Je suis assez content de mon exam de philo, même si l’important reste à venir, nous explique Aziz, primo-candidat aux cheveux longs et bouclés. Aucun incident dans la salle où je passe mon exam, les profs étaient corrects, je n’ai pas ressenti une quelconque pression à vrai dire».
A l’extérieur, il y avait plus de parents que ce matin. Toujours avec un sourire crispé et un humour qui semble préparé pour l’occasion, ils tentent tant bien que mal de jouer leur rôle de parents cools qui s’intéressent d’abord au bien-être de leurs enfants.
«Tout va bien ma fille, je suis là, tu es perdue dans tes idées ?», lance un père à sa fille qui n’avait pas remarqué sa présence.
Quoi qu’il en soit, quels que soient la filière et le degré de difficulté de l’examen, dès hier, Nietzche, Kant, Marx, Freud et les autres sont retournés dans les placards. Désormais, il s’agit de se concentrer sur le reste des épreuves.