Accueil Société Une lycéenne victime d’agression sexuelle : Témoignage d’une avocate

Une lycéenne victime d’agression sexuelle : Témoignage d’une avocate

Le harcèlement sexuel d’un représentant de l’Assemblée des représentants du peuple d’une jeune lycéenne a incarné le point de départ du mouvement Ena Zeda. L’Association Aswat Nissa a pris contact avec la jeune victime pour la soutenir, organiser sa défense et l’accompagner tout au long de son procès. L’avocate de la lycéenne, Naïma Chabbouh, était présente lors du festival Echos Féministes et a participé à un débat avec Dorra Mahfoudh et Hela Ayed, dramaturge et metteuse en scène de l’excellente pièce « Violences sexuelles », qui a fait l’ouverture du festival. 

Le témoignage de Naïma Chabbouh sur son expérience au cours de cette affaire a démontré les difficultés auxquelles font face les rescapées des violences sexuelles. Un vrai parcours du combattant qu’affronte également l’avocat dans ce genre de procès. Et si ce n’était le tollé médiatique lié à ce dossier, le soutien que la jeune lycéenne a reçu de la part de milliers de femmes et la notoriété de l’agresseur, l’affaire n’aurait probablement pas eu ce dénouement-là. Rappelons que le député en question a été condamné, le 12 novembre dernier, à un an de prison ferme avec exécution immédiate pour harcèlement sexuel et atteinte à la pudeur.

« La jeune fille était déterminée à faire aboutir son affaire. Je préfère l’appeler militante que victime. Sa famille l’a appuyée jusqu’au bout et moi j’étais présente durant tout le processus, depuis la déposition de sa plainte au poste de police  jusqu’aux différentes audiences devant le tribunal », explique Me Chabbouh.

L’avocate poursuit : « J’ai été étonnée, au cours de ce procès, de découvrir que beaucoup de magistrats ignoraient tout sur la Loi organique 58-2017, relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, où le crime de harcèlement sexuel est mentionné. Plus scandaleux encore lorsqu’ils se fixent sur la problématique de la preuve ou encore renversent les rôles, la victime devenant à leurs yeux bourreau. Au lieu d’incarner la protection des droits et des libertés des citoyens, les juges ont plutôt incarné ici la dimension la plus conservatrice de la société. D’où tout ce temps qu’a pris le verdict final ».

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