La 4e édition des Journées chorégraphiques de Carthage s’est clôturée samedi soir. Fraîche et originale, la cérémonie fut courte et légère sans artifices ni exhibitions. Le directeur de la 4e édition de Carthage Dance, Sélim Ben Safia, a fait son entrée en vélo pour souligner le parti pris écologique de l’édition… Edition qui a tenu toutes ses promesses artistiques et qui a été placée sous le signe des retrouvailles et de la créativité.
Le rendez-vous a été fixé à 18h00 avec la toute récente création de Nawel Skandrani «Black and white circus». D’une durée d’une heure trente minutes, cette œuvre a constitué un passionnant voyage dans divers univers artistiques pour évoquer passion, jeunesse et rêve… Basé sur un travail colossal sur les costumes, la musique, le décor et surtout sur les performances physiques des artistes, le spectacle de Nawel Skandrani a su tenir en haleine l’assistance. Voyage poétique, ludique et néanmoins grinçant, «Black and white circus» est une œuvre qui bannit les frontières et les classifications pour être un show complet où la danse dialogue avec le théâtre, la vidéo mapping, le cinéma et les arts du cirque pour raconter la discrimination et s’interroger sur le statut de l’artiste.
Puis le public se déplace vers le Théâtre de l’Opéra pour la cérémonie officielle et le spectacle de clôture.
«Akzak, l’impatience d’une jeunesse reliée”, la nouvelle création du duo Héla Fattoumi et Eric Lamoureaux fut un moment de pur bonheur. Energétique, cohérent, intense, porté par une force qui a su communiquer avec le public. Les danseurs de «Akzak» ont investi la scène du Théâtre de l’Opéra, dansant sur les rythmes de Xavier Desandre Navarre, percussionniste virtuose. Ils ont été douze danseurs venus de France et d’Afrique : Burkina Faso, Egypte, Maroc et Tunisie à raconter sur scène l’importance de cette rencontre. S’appuyant sur des cultures et des origines différentes, ils réinventent une énergie collective et fraternelle qui cimente la cohésion du groupe. Ensemble, ils font surgir une gestuelle puissante, une danse sensible, rapide, en suspens. Et laissent jaillir l’évidence des corps dans leur simplicité, inscrivant la pièce dans une dimension politique de solidarité, de fraternité entre les peuples et entre la communauté de danseurs, des artistes, à travers les tableaux collectifs, comme les solos ont lancé un appel : «Il faut savoir écouter l’autre».
(Avec communiqué)