Contrepoint | Un commentaire, ni plus ni moins…!

Maintenant que le référendum a dévoilé ses résultats, un commentaire devient possible pour nous. Un commentaire, un avis de sagesse, on insiste, pas une prise de position. Le problème est qu’il est impossible de trancher, d’être en paix avec soi-même, dans un différend où deux parties plaident à la fois le vrai et le faux .Ont aussi bien tort que raison.

Kaïs Saïed a fait sûrement le bon choix en décrétant l’après-25 juillet et les mesures d’exception. Le pays courait mille dangers. Mais n’agit-il outre mesure aujourd’hui, n’écrit-il, seul, une nouvelle constitution, ne rassemble-
t-il ses partisans que pour s’autoriser plus de pouvoir de gouverner ? Ennahdha et ses alliés crient, eux, au coup d’Etat, dénoncent « illégalités » et « abus » du président. A juste titre parfois. Ces mêmes contestataires, chauds jaloux de démocratie, n’étaient-ils, néanmoins, les « francs » responsables de la décennie noire ? Sauveurs et coupables en même temps. A temps voulu. A temps choisi. Comment juger en bonne conscience ? A quoi bon prendre parti ?

Le problème, aussi, le problème surtout, est qu’il n’y a pas grand-monde derrière ceux-ci ou ceux-là. Quasiment plus de représentation chez les frères et les quelques « centristes » du « front du salut ». Quant au million large de soutiens au président, on ne sait au juste, s’il s’agit d’un chiffre conforme à la moyenne des référendums de par le monde, ou si, plus simplement, il ne correspond qu’au petit quart des électeurs tunisiens. En fait à quelle légitimité se fier ? A celle des pratiques constitutionnelles, ou à celle du nombre de population ? Posez la question aux partisans du oui, aux partisans du non, nul ne vous convaincra vraiment. La vérité est que derrière chaque réponse il n’y a que vérité de pouvoir, vérité de clan.

L’avis de sagesse, le commentaire utile, revient peut-être à ceux qui se taisent aujourd’hui. Probablement aux plus de 50% de la majorité silencieuse qui, au lieu de choisir un parti, prendre position, préfèrent attendre et réfléchir à ce qui nous menace déjà. Ni plus, ni moins.

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