Avec le lancement de son tout premier satellite, la Tunisie a réussi « un démarrage en douceur dans le domaine des activités spatiales », explique Ishii Yasuo, vice-président de l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (Jaxa), dans une déclaration accordée à La Presse en marge de l’événement officiel parallèle « Les activités spatiales en Afrique : défis et opportunités » qui s’est tenu, hier, à la cité des sciences, en marge de la Ticad 8. Il estime que l’utilisation des données satellitaires peut constituer un terreau fertile pour les startup tunisiennes.
Quelle est l’importance de cet événement qui se tient en marge de la Ticad 8, pour le domaine des activités spatiales en Tunisie ?
L’organisation de cet événement, en tant qu’événement parallèle officiel de la Ticad 8, est un point important, notamment avec la présence des deux ministres des Technologies de la communication et de l’Enseignement supérieur lors de l’ouverture, devant lesquels j’ai donné une présentation. Je comprends réellement la haute priorité et l’attention particulière qu’accorde la Tunisie aux activités spatiales. Comme vous l’avez compris à travers la présentation, en Tunisie, les activités spatiales viennent juste de commencer, avec le lancement d’un petit satellite par « Telnet » et autres entités telles que « Espita » (Ecole supérieure privée d’ingénierie et de technologie appliquée). Je pense que la Tunisie est en train de faire un très bon et unique démarrage dans le domaine des activités spatiales. Nous sommes heureux si nous pouvons apporter notre aide.
Est-ce que la Tunisie dispose du potentiel lui permettant de développer une industrie spatiale ?
Tout commence à partir de zéro. Les technologies spatiales ne sont pas des technologies spéciales. Ce n’est pas de la magie. C’est une spécialité d’ingénierie, et en se basant sur cette ingénierie, nous fabriquons des fusées, des satellites et nous pouvons envoyer des astronautes dans l’espace. Tout se réalise à travers l’ingénierie. Bien sûr, si nous regardons par exemple la Station spatiale internationale, vous aurez besoin de beaucoup de connaissances technologiques, et ce, sur plusieurs aspects. Ce ne serait pas facile pour la Tunisie de le faire toute seule, à ce stade. Mais, en démarrant avec des petits satellites, cela serait un très bon démarrage pour la Tunisie. Je vois que le démarrage s’effectue en douceur et, jusqu’à présent, ça se passe très bien. La présentation de « TelNet » est très intéressante et je suis en train de planifier une visite des locaux de la société.
Quelles sont les perspectives de coopération entre la Tunisie et le Japon dans le domaine des activités spatiales ?
Bien sûr, cela dépendra des activités spatiales que la Tunisie compte mettre en place. A ce que j’ai compris, les autorités tunisiennes sont intéressées par l’utilisation des satellites Data, et ce, à des fins de services terrestres ou pour résoudre des problèmes terrestres. Certainement, les technologies satellitaires peuvent être un des outils utilisés pour corriger les données satellitaires depuis l’espace. La Tunisie a besoin de développer les technologies satellitaires, mais parallèlement elle peut investir dans l’utilisation des applications de données satellitaires, et ce, probablement à travers le secteur privé. Si vous regardez l’Union européenne, les Etats-Unis ou le Japon, vous pouvez voir que plusieurs start-up opèrent dans ce domaine. Probablement, la Tunisie peut avoir ce genre de start-up, étant donné les problèmes importants auxquels elle fait face.