«Même si je peux comprendre l’activité syndicale, j’aurais franchement préféré que le sit-in des enseignants ne se déroule pas le jour de la rentrée», assène le ministre de l’Education, Fethi Sellaouti
C’est reparti ! 2 millions 300 mille élèves retrouvent les bancs des écoles, collèges et lycées, avec une hausse, annonce le ministère de l’Education, de 1,5% du nombre d’élèves, soit à peu près 35.000 élèves supplémentaire cette année. Une rentrée placée d’ores est déjà sous le signe de la tension, et ce, en raison des relations tendues, comme presque chaque année, entre les syndicats d’enseignants impatients d’engager un bras de fer avec le ministère de l’Education, et un ministère de l’Education qui cherche à casser les mouvements de ces puissants syndicats lorsqu’ils ont lieu, au lieu de jouer la carte du dialogue. Dialogue qui aurait pu être engagé sérieusement tout au long de l’été. Les élèves, encore fois, se retrouvent pris en cisaille dans un conflit marronnier qui ne fait que retarder encore plus la réforme de l’éducation.
Toujours est-il que le ministre de l’Éducation, Fethi Sellaouti, a choisi de communiquer hier sur les nouveautés de cette année scolaire et la volonté de son département d’aller de l’avant en amorçant les réformes.
«Même si je peux comprendre le travail syndical, j’aurais franchement préféré que le sit-in des enseignants ne se déroule pas le jour de la rentrée», assène le ministre de l’Education, Fethi Sellaouti, dans un entretien téléphonique sur la radio privée Express FM.
Le ministre rappelle notamment qu’en dépit des critiques adressées au système éducatif en Tunisie, l’éducation reste accessible à tous, avec des frais de scolarité quasi nuls. Il a salué, à ce titre, l’effort de la société civile qui a réussi à mobiliser en une seule année 36 millions de dinars pour entretenir l’infrastructure scolaire.
Par ailleurs, le ministre de l’Education a réitéré l’engagement de son administration à supprimer ce qui est communément appelé «heures creuses», durant lesquelles les élèves sont le plus souvent livrés à eux-mêmes. Une politique qui vise à protéger les élèves de la rue, en l’absence d’activités à l’intérieur des établissements scolaires.
Réforme de l’éducation : le grand défi
En déplacement dans le nouveau complexe éducatif de Bhar Lazreg à La Marsa qui a ouvert ses portes à l’occasion de la rentrée, le ministre de l’Éducation était en compagnie de la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden. Le complexe en question est caractérisé par des équipements modernes et regroupe à la fois le primaire, le collège et le secondaire.
«Pour moi, le défi le plus important est d’aller vers la réforme de l’éducation, a déclaré devant les journalistes le ministre de l’Education Fethi Sellaouti. Il faut que l’Ecole tunisienne reprenne son attractivité».
De leur côté, à l’appel des syndicats, des enseignants ont boudé ce premier jour de la rentrée et procédé à un sit-in.
Une situation qui met à mal l’éducation dans notre pays, en témoignent les chiffres sur les taux d’analphabétisme et quasi analphabétisme rendus publics. Pour sauver leurs progénitures de ce fléau, certains parents n’hésitent pas à s’endetter pour pouvoir débourser des sommes vertigineuses dans des écoles privées. D’ailleurs, ces dernières ne sont pas une panacée. Pour la grande majorité de ces écoles, outre l’écran de fumée, la publicité sur les réseaux sociaux, et les images d’Épinal, ne sont pas meilleures dans le fond, en termes de bénéfices pour l’enfant, que les écoles publiques.
crédit photo : © Koutheir KHANCHOUCH