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Ils ont dit

Ezzedine Saïdane, expert en économie

« Si la tendance de l’économie tunisienne se poursuit en décadence, le déficit de la balance commerciale devrait alors atteindre 25 milliards de dinars. Ce dernier est la principale composante du déficit de la balance des paiements commerciaux qui ne peut être payé qu’en devises. En dépit des transferts effectués par les Tunisiens résidents à l’étranger et les recettes générées par le secteur du tourisme, au cours de cette saison, le pays demeure bien loin de la possibilité de couvrir la moitié de ce déficit. La Chine fait partie des pays avec lesquels la Tunisie a enregistré un déficit commercial dont les prévisions tablent sur un montant de 10 milliards de dinars, dans le cas où le même schéma se poursuit et sans qu’il y ait une vision ni une politique claire. La Turquie faisait partie des pays avec lesquels la Tunisie n’enregistrait pas de déficit commercial avant 2010. Or, il est prévu qu’un déficit commercial envers ce pays soit enregistré pouvant atteindre les 5 milliards de dinars, voire plus. L’Organisation mondiale du commerce oblige tout pays, dont l’économie est menacée par un important déficit de la balance commerciale, à mettre en place certaines mesures afin de protéger le commerce extérieur, ainsi que son économie. Le déficit de la balance commerciale provoque une exacerbation et une accumulation de la dette extérieure et épuise le stock de devises étrangères dont le pays dispose. Les structures étatiques sont incapables de fournir les produits de base qui manquent aujourd’hui sur les marchés, car elles ont perdu la confiance des fournisseurs et des banques locales et étrangères. Il est nécessaire de reconsidérer le commerce extérieur tunisien pour notre économie ».

Hatem Zaara, directeur général de la Banque tuniso-libyenne (BTL)

« La Banque centrale de Tunisie a un rôle important dans la préservation de la stabilité du dinar. Il y a plusieurs possibilités d’améliorer la position extérieure du pays, notamment suite à l’amélioration de la demande sur les engrais au monde, ces derniers temps, que la Tunisie n’a pas su mettre à profit malgré l’importance de sa production du phosphate. La dépréciation du dinar n’est pas une fatalité en soi, du moment où on est capable de donner un nouveau souffle aux ressources phares du secteur extérieur, tels que le tourisme et les grandes industries exportatrices. Il est important de rationaliser les importations à tous les niveaux, particulièrement en ce qui concerne les produits de luxe et superflus. Le gaspillage des céréales qui coûte de plus en plus cher est un fléau à combattre, surtout que la surconsommation de ses produits est un problème sérieux de santé publique. Le gouvernement a mobilisé des recettes fiscales importantes qui s’élevent à 17,5 milliards de dinars, ce qui a permis dans une large mesure d’alléger le service de la dette. La spirale de la dette ne doit, en aucun cas, affecter les réserves de change du pays qui demeurent stables malgré certaines anticipations irréalistes de leur érosion dans des scénarios extrêmes de baisse de la valeur du dinar face aux principales devises étrangères ».

Aram Belhadj, économiste

« Face à la poursuite de la hausse du taux d’inflation (8,6% en août dernier), la Banque centrale de Tunisie pourrait décider une nouvelle augmentation du taux d’intérêt directeur sans coordination avec le gouvernement ni explication à l’opinion publique. J’appelle les responsables de la BCT, au cas où ils décideraient cette augmentation, à fournir une explication à l’opinion publique sur les raisons et les répercussions d’une telle décision. Toute nouvelle augmentation du taux d’intérêt directeur affectera négativement le pouvoir d’achat du citoyen et la compétitivité de l’entreprise. L’augmentation du taux d’intérêt directeur n’est pas la meilleure solution pour freiner l’inflation en Tunisie, qui est principalement liée à des facteurs externes, notamment la hausse générale des prix, suite à la guerre entre la Russie et l’Ukraine ».

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