En visitant Kairouan, on a toujours un grand plaisir à admirer les Bassins des Aghlabides, construits entre 860 et 862, couvrant une superficie de 11.000 m2 et qui fascinent par leur architecture unique et leur grande dimension. Alliant utilité et esthétique, ces deux ouvrages sont reliés par un conduit et servaient de réservoir et de bassin de décantation. D’autre part, ils s’inscrivent dans de puissantes enceintes polygonales, renforcées de contreforts cylindriques pour contenir la poussée de l’eau. Ce sont des ouvrages maçonnés de moellons recouverts d’une épaisse couche d’enduit pour assurer l’étanchéité. Et au centre du grand bassin, on constate l’existence d’un pôle carré qui supportait une plateforme d’agrément et qui servait également à annuler les mouvements de l’eau occasionnés par le vent.
En fait, les Bassins des Aghlabides, construits sous le règne du souverain Ibrahim Ahmed Ibn Al Aghlab pour approvisionner la ville de Kairouan en eau potable, sont considérés comme étant les plus importants ouvrages hydrauliques de la période médiévale (456-1453).
Notons dans ce contexte que cela fait plusieurs semaines que les responsables régionaux et l’Institut national du patrimoine ont commencé d’importants travaux d’aménagement des Bassins des Aghlabides et de tout l’espace les entourant, et ce, en prévision des festivités du Mouled dont certaines auront lieu dans ces lieux historiques.
Ainsi, on a vidé les deux bassins de leur eau noircie par des détritus, des saletés de toutes sortes, des bouteilles et des ordures, et ce, afin de les remplir d’une eau propre et limpide. En outre, on a arraché les herbes folles entourant ces deux ouvrages et on a nettoyé toute l’enceinte. Par ailleurs, on a renforcé l’éclairage existant qui était défectueux depuis plus de 28 ans, on a placé 12 caméras de visonnage pour repérer les clochards nocturnes qui n’hésitent pas à jeter leurs canettes dans les bassins et on a chargé 5 gardiens 24h sur 24 et 7 ouvriers permanents pour le nettoyage. Enfin, on a badigeonné les Bassins des Aghlabides avec de la chaux vive, ce qui a créé beaucoup de polémique sur les réseaux sociaux et auprès de la société civile.